Salon Art en Capital 2015 3


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Art en Capital est une manifestation annuelle qui a pour particularité de réunir plusieurs salons sous la nef du Grand Palais. Si vous avez l’habitude de me lire, vous savez comment je procède. Je passe d’un espace à l’autre à la recherche d’œuvres d’art qui me marquent et surtout qui me donneraient l’envie de les voir dans les musées, chez des collectionneurs, voire chez moi. C’est un événement auquel je me rends chaque année depuis longtemps maintenant. Vous pouvez avoir accès à mes anciens articles en cliquant ici et pour les deux années précédentes.

La prochaine édition s’ouvre cette semaine. Je me suis dit qu’une sélection d’artistes présents l’an passé pourrait vous donner l’envie d’y faire un tour. En attendant que vous arpentiez peut-être l’édition 2017, (celle de 2016 n’a pas eu lieu) je vous offre un aperçu de ce que l’on peut y voir et surtout acheter.

 
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 La Fin d’un monde ?

 

L’actualité s’abreuve de conflits et passe en boucle des images de plus en plus inquiétantes. On comprendra tous que certaines œuvres prennent une tonalité tout à fait différente au vue des récents événements. Ainsi, en parcourant certaines allées, un ensemble de toiles disposées dans différents endroits semblait nous conter le récit de la fin d’un monde.

 

Alain Bazard – Peur sur la ville

 

On pouvait par exemple prendre pour point de départ les différentes toiles d’Alain Bazard. Celle-ci illustrait précisément l’attaque du 11 septembre. La minutie de la peinture est telle que ceux qui ont suivi ou vécu cette journée peuvent se remémorer le moment exact où la première tour s’est effondrée. En regardant l’image avec un minimum de recul, le cadrage et les choix illustratifs semblent sublimer une tragédie qui restera marquante pour beaucoup. La revoir sous cet angle lui donnait un aspect quasi cinématographique.

 

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Alain Bazard – fin de traversée entre Bali et Lombok

 

Au moment où j’ai aperçu cette autre toile du même auteur, nous étions en pleine COP21. Cette version contemporaine du Radeau de la Méduse nous amène aujourd’hui plus que jamais à penser au sort des réfugiés. Qu’ils soient politiques ou climatiques, cette peinture nous permet de ne pas oublier qu’il s’agit avant tout d’êtres humains. Elle illustre aussi parfaitement ces populations qui se déplacent sans repères et qui échouent dans des sociétés qui leur reconnaissent à peine le droit de circuler. Il y a des détails troublants dans cette peinture, comme le requin qui rappelle les dangers que l’on est susceptible de rencontrer. Ou encore cet enfant frappé par une vague, qui tente malgré tout de s’accrocher au cadre d’un vélo. Et enfin, cette cannette de soda qui marque peut-être la fin d’un voyage par la présence d’une pollution citadine.

 
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Alain Bazard – la fin des vanités

 

Dans cette autre image, on ressent toute la puissance de la déflagration du volcan. La composition est digne, elle aussi, d’un film hollywoodien. Par le biais du placement d’une automobile au premier plan, on se projette sans peine dans différents scénarios. Avec très peu d’éléments, cette explosion volcanique prend une direction dont on devine aisément l’issue. Alain Bazard a proposé une série de tableaux qui permet, au-delà de mettre en scène des scénarios catastrophes, de mettre en relief une vision du monde sous un angle sans concessions. Une peinture qui en soit n’éblouira pas certains critiques d’art, mais qui reste plus contemporaine que bon nombre de tableaux sans profondeurs, estampillés comme tels.

 

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Jean-François Grebert – Le passage du temps

 

Jean-François Grebert a, quant à lui, représenté un monde silencieux, dénué d’humanité et pourtant extrêmement chaleureux. Il y a une réelle quiétude qui émane de ce décor. Il est comme débarrassé de toutes formes de vie, mis à part cette nature omniprésente. La végétation a pris l’ascendant sur l’architecture en arrière plan. Le mur démoli de cette station de train nous invite à voir un monde, sans homme, sans nous. Le titre de ce tableau est : « Le passage du temps », voilà donc peut-être à quoi ressemblera notre monde quand le temps aura fait son œuvre. Nous rappelant ainsi que nous ne sommes que de passage sur une Terre qui n’a pas besoin de nous pour valider son écosystème.

 
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Hara Motokatsu – Vieux mur

 

En art, on peut exprimer le vide et l’absence de différentes manières. Ici, l’artiste nous place face à une simple façade dénuée de détails et d’indices. Cependant, avec une texture assez forte et la représentation d’un effritement du bâtiment, il arrive à nous faire ressentir le vide, la solitude et l’altération lente et progressive d’un lieu. Est-ce un corps de ferme à l’abandon ? Ou bien la représentation de la fin du monde rural ? La question reste entière pour une œuvre qui nous laisse face à nos interrogations.

 

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Haijima Masao

 

Quand on représente une vue aérienne d’une ville, il est possible de suggérer la vie avec des éléments simples. Avec par exemple la fumée de cheminée, un ballet d’oiseaux ou de bateaux sur la rivière. Dans cette illustration, rien ne nous permet de dire que cette ville est vivante. L’atmosphère est plus lourde que vibrante et l’absence de tous signes de vie accentue le coté oppressant de cette toile. L’imprécision de certaines zones et cette sorte de brouillard dont émerge la ville semblent nous la présenter comme endormie. Voilà peut-être à quoi ressemble une ville vue du ciel, quand elle est vidée de toute présence humaine.

 

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De nombreuses œuvres d’art pouvaient être liées par la thématique que je viens de vous soumettre. Bien entendu, il y avait d’autres pièces bien plus festives et plus optimistes sur le salon. Mon regard s’est naturellement orienté vers d’autres artistes. Certains ont été déjà aperçus ici, d’autres sont de véritables découvertes.

 

Benoît Déchelle – Gorille coincé

 

Benoît Déchelle a pris pour habitude de caser des animaux au sein de ses tableaux. Un travail dans la continuité d’un autre, à savoir un livre publié il y a longtemps, nommé « ça coince ». L’effet est particulièrement bluffant sur plusieurs niveaux. Le premier est bien entendu l’effet de surprise de par le format de la peinture qui est de très grande taille. Le second est diffusé par une technique d’illustration sans failles, qui accroît le coté caricatural de l’animal. Enfin, le regard et la pose en général finissent par donner une tonalité humoristique qui détonne avec ce que l’on peut voir habituellement en salon. Une peinture animalière atypique mais assez rafraichissante pour donner l’envie d’en voir plus. A ce propos, d’autres œuvres du même type sont disponibles sur son site, n’hésitez pas à y jeter un œil en cliquant ici.

 

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Tsvetomir Assenov

 

Tsvetomir Assenov continue d’aborder sa peinture en laissant la couleur illuminer ses toiles. Dans cette peinture, son art se confirme comme les éditions précédentes et bénéficie des mêmes caractéristiques qui m’ont fait l’apprécier au premier regard. Une forte luminosité retranscrit par un excellent travail sur la couleur. Des formes géométriques qui se complètent pour créer une vibration visuelle. Un format qui en impose et oblige à prendre du recul pour observer. Et enfin, une personnalité qui continue de transparaître au travers des choix formels qui vont à l’encontre des canons actuels.

 

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Observez avec attention comment certaines formes sont plus figuratives qu’il n’y paraît. Et laissez-vous séduire comme moi par cet ensemble formel qui ne demande qu’à vivre et exprimer bien plus qu’il ne représente.

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www.libelluelart.com

 

Durant l’édition de 2014, je vous avais montré qu’il était possible de poser avec une sculpture. Durant celle de 2015, c’est avec des peintures que vous pouviez vous prêter au jeu de la pose. Mon point de vue n’a pas changé sur la possibilité de s’approprier une œuvre par le divertissement. Comme on peut l’imaginer, de nombreuses personnes ont joué le jeu (moi le premier) et effectivement le stand a pris des allures de musée du selfie. Ce qui en soit n’est pas une mauvaise chose. La qualité des peintures était telle que l’on en viendrait à regretter qu’elles soient mises à disposition de la sorte. Ce groupe de peintres ayant pour habitude de réaliser des toiles de grande qualité, prendre ce risque ne leur faisait pas défaut. En présentant des tableaux sous cette forme, ils ont tout simplement démontré qu’ils peuvent aussi effectuer cet exercice avec beaucoup de talent.

 

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Art-en-Capital-PB282677Que celle ou celui qui n’a jamais pris plaisir à prendre la pose dans ce type de dispositif me laisse un commentaire 😉 Je précise quand même que ce n’est pas moi sur cette photo. Elle ne fait qu’illustrer la taille de l’œuvre et l’enthousiasme d’un visiteur heureux.

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Roger Rochelle – La vie de Bohème

 

Je vous présente assez souvent sur ce site des compositions de ce type que j’aperçois dans différents salons. Dans une pièce comme celle-ci, l’effet tridimensionnel est respecté et les différentes scénettes s’imbriquent parfaitement. Que ce soit cet homme qui joue au piano, ce couple en table ou celui qui danse, tous les plans fusionnent sans que le regard n’accroche sur des défauts. Je vous avais déjà informé de la multiplication de ce genre de création. Nul doute qu’il y en aura de plus en plus, tant les possibilités sont multiples. En tout cas, avec cette pratique on s’éloigne de l’œuvre d’art dessinée pour se rapprocher de l’œuvre sculptée.

 

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Fernando de la Jara

 

Une peinture qui gagne en sens et en profondeur, grâce au format circulaire de la toile. Une facture maîtrisée qui permet de se focaliser sur le sujet et les détails fins de l’image. Dans cette partie de campagne, le peintre s’attelle à donner vie à son modèle qui elle-même entre en contact avec lui. Cette vision bien équilibrée et tout en couleurs de ce couple était une belle pièce à manipuler. En effet, il était possible de la faire tourner. Le décor passait ainsi du jour à la nuit, nous offrant une vision de la dualité sous un angle inédit. Une peinture à la fois juste et sensible qui s’inscrit dans une démarche d’interactions physiques et visuelles, tout en douceur.

 

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Angerer Der Altere – Monde tordu

 

Une autre peinture qui exploite la forme du cercle, mais qui bénéficiait d’un système de motorisation. Si celui-ci était pour ma part trop visible, il avait pour but à mon avis d’éviter que les spectateurs ne touchent le tableau. Ce peintre a déjà été cité dans un article sur ce site. Il nous revient donc avec une peinture tout aussi travaillée avec ses thèmes de prédilection. Ce que j’apprécie dans cette toile c’est qu’ici aussi on nous raconte des histoires différentes en fonction de la position du cercle.

 

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Sculpture

 

Jean Sébastien Raud est un sculpteur qui enseigne la sculpture et le moulage en proche banlieue parisienne. Dans son travail comme sur cette porte, la spiritualité est au cœur de sa démarche artistique. Vous ne trouverez jamais dans son œuvre une seule pièce qui ne soit pas dans l’objectif d’éveiller le spectateur sur le plan émotionnel. J’ai la chance de connaître personnellement cet artiste puisqu’il m’enseigne le modelage et ses techniques de moulage, depuis maintenant plus d’un an. Je l’ai déjà évoqué sur ce site et je le ferai à nouveau pour vous présenter plus en détail l’intérêt de suivre ce type d’auteur. Pour revenir à sa pièce, c’est certainement l’une de ses plus petites œuvres et pourtant elle concentre déjà des thématiques récurrentes dans son art. A savoir un traitement prononcé de la figure humaine, et des symboles évoquant le monde spirituel qui s’organisent dans une composition soignée. Il y a depuis peu un reportage sur son son œuvre et son parcours qui circule en festival et en salon. Vous pouvez en voir un extrait sur sa page et avoir par la même occasion un aperçu de ses autres œuvres monumentales.

 
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Yeva – Ignudo

 

Allongé et présenté dans une posture évoquant une forme d’abandon, cet homme aux yeux fermés apparaissait comme laissé à la merci du spectateur. Présenté les mains dans le dos, à l’image d’un condamné attendant un jugement qui nécessitait une mise à nu. C’est une œuvre assez curieuse qui expose une forme de fragilité sans pour autant représenter de la souffrance. Intrigante comme beaucoup de sculptures de cette artiste, celle-ci s’inscrit dans la continuité de ses précédentes créations.  J’avais déjà présenté le travail de Yeva avec une sculpture assez surprenante. Elle change ici de taille mais reste dans une position complexe à réaliser sans pour autant qu’on ne décèle des erreurs de modelé. Peu importe l’angle sous lequel on la regarde, on s’interroge aussi bien sur le fond que la forme.

 

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Bruno Madelaine – Délice du dormir

 

Remarqué lors du salon d’automne en 2015, (pour voir l’article cliquez ici) le travail de cet artiste m’avait déjà particulièrement intéressé. Sa manière de sculpter en se focalisant sur la posture et l’expression est un choix qui me parle plus que ceux qui restent cantonnés sur le plan esthétique. La position allongée est ici exploitée en conservant des points d’appuis qui laissent des espaces libres pour plus de dynamisme. Tout oppose cette sculpture à la précédente, et pourtant elles partagent le même souhait. Travailler sur la ligne d’un corps quand celui-ci est complètement allongé au sol. Deux visions, deux versions qui démontrent une fois de plus que l’on peut travailler sur les mêmes thèmes. Ce sont nos interprétations et nos identités artistiques qui font toute la différence.

 

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Olga Markova

 

Dans ce travail de commande, on est dans le monumental. La qualité de réalisation et le niveau de connaissances nécessaires pour effectuer ce type d’œuvre d’art ne laissent aucun doute sur le niveau de compétence de la sculptrice. Bien que totalement classique et terriblement démonstrative, la pièce imposait une forme de classicisme qui fait plus office de carte de visite que d’œuvre contemporaine. Elle ne révolutionne rien mais permet surtout de démontrer un savoir faire et laisse entrevoir des possibilités de réalisation beaucoup plus originales. Une artiste à suivre en somme dans l’attente de quelque chose de plus marquant sur le plan esthétique et symbolique.

 

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Margot Pitra

 

Dans un tout autre format et dans une toute autre démarche, cette petite sculpture ne manquait pas d’intérêt. Elle avait pour elle de nombreux éléments de qualité. Une pose simple mais épurée, une composition qui amène le regard vers le masque. Le tout dans une dimension contenue avec assez de maîtrise pour la visualiser dans un intérieur.

 

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Marie Saksik

 

Marie Saksik propose quelques pièces homogènes et bien réalisées. Dans ce type de sculpture, j’apprécie autant le traitement de surface que la maîtrise des proportions. On voit souvent des formes simples en s’imaginant qu’elles sont obtenues facilement. En fait, c’est justement la sensation de simplicité qui est difficile à obtenir. Alléger une pièce et l’alourdir à d’autres endroits est un jeu d’équilibriste que peu d’artistes arrivent à obtenir. On aurait tendance à qualifier ce type d’œuvres d’art trop « classiques » ou trop «déjà vu ». N’oublions pas que les physiques sont assez variés pour s’autoriser autant d’interprétations que nécessaires. Dans le cas présent, ce sont des créations qui ne feront en aucun cas pale figure au sein d’un espace dédié à l’art.

 

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Marie Louise Prugnat

 

Marie Louise Prugnat est une « jeune » sculptrice. Comprenez par là qu’elle s’adonne à la sculpture depuis quelques années. Que ce soit avec son coq ou encore son cavalier, il y a l’envie évidente de montrer une touche particulièrement marquée dans sa sculpture. Cette surface à base de multiples petits reliefs donne l’impression d’être taillée au couteau. On devine comment ses outils ont modelé ses formes pour qu’elles captent franchement les ombres et les lumières. Une artiste de plus à suivre autant pour ses sculptures animalières que pour le traitement de son œuvre.

 

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Jean-Luc Tisserand – Inquiétudes climatiques

 

L’humour par les temps qui courent devient une denrée rare. Je ne pouvais donc faire l’impasse sur ces sculptures qui donnent immédiatement à sourire, en réinterprétant des poses connues. Ici, c’est le penseur de Rodin qui prend l’apparence d’une grenouille. Devenir ou non un prince pourrait être à l’origine de son questionnement 😉 Bien que la lecture du titre indique déjà quelles sont les sources de son interrogation.

 

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Cette vache, quant à elle, ne pouvait que m’évoquer la gestuelle du « king of the pop »

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Le Couple

 

La thématique du couple en sculpture est assez classique. L’aborder dans un salon comme celui-ci est une aubaine au regard des nombreuses pièces présentes. J’ai pu vous en sélectionner quelques unes afin que vous puissiez apprécier les différences de traitements, de tailles et de patines. On s’aperçoit alors qu’un angle d’inclinaison et des gestions de position sont autant de paramètres à prendre en compte pour insuffler de l’intérêt et de l’originalité à une pièce.

 

Ania Platek

 

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Voici donc une confrontation intéressante avec d’un coté un couple posé comme pour discuter à même le sol. Et de l’autre, un couple qui s’enlace dans un ballet plus aérien. Observez comment les reliefs viennent à donner des sens différents et indiquer peut-être la nature d’un discours qui est comme à la réflexion pour l’un et à l’amour pour l’autre.

 

Corinne Vallierre – Joutes

 

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Liliane Caumont – Le regard N°1

 

Le travail de Liliane Caumont a déjà été aperçu ici, et notamment durant le salon d’automne (cliquez ici pour y avoir accès). On retrouve le choix de placer une pièce fine et détaillée en hauteur sur un support très fin. Un travail fin et proportionné qui donne à s’intéresser à l’ensemble pour bien saisir le sens de son oeuvre.

 
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Albert Avetisyan

 

Albert Avetisyan avait déjà présenté un remarquable travail lors de l’ancienne session. Vous pouvez d’ailleurs lire ce que j’en ai pensé en cliquant ici. Cette sculpture, quant à elle, est sans équivoque sur son intention symbolique. L’artiste a pris le parti de se focaliser sur des parties du corps plutôt que sur une représentation complète. Il accentue cette étreinte par le biais de bandes tendues qui intensifient un acte de rapprochements déjà intense par la posture. On remarquera aussi cette patine douce sur le corps féminin qui vient s’opposer aux aspérités du corps masculin. La régularité et l’aspect lourd du support achèveront d’ancrer cette posture dans une position stable et dynamique à la fois.

 

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Mélanie Quentin – Petits potins

 

Mélanie Quentin proposait une autre forme de duo, à savoir le couple d’amis. Dans cette petite pièce, les deux femmes se positionnent en tailleur, rentrent en contact et se confient l’une à l’autre. Ce que j’ai apprécié dans une sculpture comme celle-ci c’est comment les membres forment des courbes qui se dessinent et communiquent dans l’espace. Sous certains angles, on peut facilement dessiner le rythme qui a généré le placement des corps et le positionnement des bras et des jambes. J’aime les courbes invisibles qui me permettent de visualiser une discussion inaudible.

 

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Jean-Michel Dupuis

 

Travailler sur des souches d’arbres est un exercice que j’ai souvent aperçu en province. J’en ai même déjà publié quelques uns sur ce site. Bon nombre de sculpteurs s’adonnent à la conception d’œuvres monumentales, en se basant sur des morceaux d’arbres de différentes dimensions. J’admets que ces sculptures m’ont particulièrement fasciné pour leur luxe de détails et les rapports entre les différentes figures qui y sont représentées. Je crois que j’ai passé un peu plus de temps sur ces œuvres-ci, en raison des nombreuses heures qui ont du être nécessaires pour les réaliser. Ne pas vous les montrer aurait été tout simplement une erreur. On pourra toujours débattre sur l’apport de ce genre de pièces dans l’art contemporain. Mais vous savez quoi ? Parfois, il est bon de regarder et d’apprécier un travail, sans chercher à lui trouver des fondements dans tel ou tel mouvement artistique.

 

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Jankovic Aleksandar – Musée Guggenheim

 

L’architecture était aussi de la partie avec la présentation de projets aussi originaux qu’ambitieux. Une occasion pour les amateurs de voir comment se conçoit un projet en architecture. Une opportunité pour les professionnels de pouvoir observer une maquette d’architecture entourée de ses planches de présentation. Cette proposition pour un musée démontre que la tendance des bâtiments « écrins » d’art ne s’essouffle pas. Et ce ne sont pas les récents espaces dédiés aux arts contemporains qui iront à l’encontre de ce mouvement. Provoquer l’étonnement en jouant sur l’aspect spectaculaire fonctionne toujours aussi bien. L’ensemble de ces courbes qui se croisent nous ferait presque oublier qu’il s’agit d’un bâtiment.

 
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Conclusion

 

Je ne vous cache pas qu’effectuer un salon comme celui-ci nécessite de bonnes chaussures et une bonne demi-journée. Si comme moi vous êtes gourmand de belles choses, de belles rencontres et désireux d’entrevoir des surprises, vous n’aurez pas d’autres choix que de vous rendre à Art en Capital. Sur le plan purement professionnel, j’émettrai un avis qui trahira un regret. C’est de n’avoir jamais pu échanger sérieusement avec un seul représentant du salon. Impossible, malgré des relances, de rencontrer les bonnes personnes pour discuter sur des questions essentielles. On me demande souvent mon avis sur des salons. Si pour le spectateur l’événement est de qualité, je ne pourrai malheureusement m’engager sur les conditions d’exposition et de communication en tant que professionnel.

Ma seule certitude c’est qu’il sera nécessaire dans l’avenir de changer des critères d’exposition et de sélection des œuvres d’art. Concernant l’organisation et l’aspect visuel de l’ensemble, il serait bon que les équipes dirigeantes commencent à envisager un peu de changement et d’innovation pour rester dans la course. Le Grand Palais est un bel espace mais il ne suffira pas à l’exposition d’autant d’œuvres si une direction artistique ne se met pas en place pour valoriser tous les auteurs. Et surtout offrir des normes de confort supérieures aux visiteurs. La concurrence est de plus en plus présente et les artistes professionnels seront amenés à devoir choisir des salons qui obéissent à des critères d’accueil qui ne supporteront aucun faux pas. Néanmoins, je pourrais parler du sujet pendant des heures, cela ne changera pas mon avis sur les artistes que l’on peut trouver sur ce salon. Tout comme sur l’importance de vous y rendre pour vous faire votre propre avis. N’hésitez pas à revenir ici pour me dire ce que vous avez pensé de l’édition 2017. Cette année, je ne pourrai pas couvrir l’événement et par conséquent vous en délivrer des avis et des images.


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3 commentaires sur “Salon Art en Capital 2015