Les femmes dans l’art : quelles solutions pour améliorer leur visibilité ? 19


 

rhys Rhys Caparn, American sculptor, 1909-1997 © copyright image DR

 

Ma mère, comme beaucoup de femmes de sa génération, a décidé de consacrer sa vie à la création d’une cellule familiale. Et, comme beaucoup de femmes, elle n’a obtenu aucune distinction particulière à la fin de cette longue période éducative. Pas de médaille, pas de statut administratif particulier, mère au foyer étant tout simplement « une mention » pour de nombreuses administrations. Pourtant, je reste persuadé que comme des millions de femmes à travers le monde elle a en elle cet instinct artistique qui pousse n’importe qui, et peu importe votre genre, à peindre.

 

Patiemment, pendant des années, elle se rendait dans un centre culturel afin d’y pratiquer son art. Navigant entre copie et interprétation, elle s’évertuait à peindre sans relâche semaine après semaine. Je ne dirais pas de bêtises en estimant sa production aux alentours d’une centaine d’œuvres, tous supports confondus. Entre les tableaux et les foulards entièrement peints de sa main, le compte doit être bon. Dans sa période artistique la plus mâture, elle utilisait des couleurs complémentaires qu’elle disposait de manière totalement aléatoire et instinctive sur de grands tissus de soie. Elle pratiquait sa technique naturellement sans rien connaître des théories de l’art.

 

Si je vous raconte cette histoire hautement personnelle ce n’est en aucun cas pour jouer sur « la fibre familiale artistique » et donc légitimer mon activité. C’est tout simplement pour vous amener à l’idée que de nombreuses femmes ont des potentiels. Malheureusement, la société les amène à s’orienter différemment pour ne pas dénoter du schéma traditionnel. Celui qui pousse les femmes à endosser le « bon » rôle pour évoluer en société. J’entends déjà les critiques les plus acerbes dirent : « tout ça pour ça ! Mais c’est évident ! » C’est vrai, il y a tellement d’évidences à travers ce monde, tellement de connaissances communes acquises, que l’on place les femmes toujours au même endroit… c’est-à-dire entre la chambre à coucher et la cuisine.

 

On a beau regarder des séries diffusées par satellite, communiquer en 4G et envoyer des photos sous-marines par Wi-Fi, l’image de la femme n’évolue pas aussi vite que les technologies, malheureusement. Prenons un exemple assez simple. Interrogez les femmes célibataires de 30 ans et + autour de vous et demandez-leur ceci : Quelle question leur pose-t-on le plus souvent ? Je suis persuadé à 90% qu’on leur demande constamment si elles ont des enfants et pourquoi elles sont célibataires. Car le temps passe et l’horloge biologique est déjà en retard. C’est violent, mais en France au 21ème siècle c’est comme ça, et c’est aussi une « malheureuse » évidence.

 

Les As du marketing ont transformé ce « défaut » en concept et propose des speed datings pour « célibattantes ». Célibataire étant devenu une sorte d’insulte. D’ailleurs, au passage, avez-vous remarqué le nombre de spots publicitaires dédiés aux sites de rencontres qui sont diffusés chaque jour ? A croire que vivre en dehors des conventions est devenu une maladie que l’on doit soigner à tout prix. Mais qu’en est-il pour les hommes ? Ces derniers ayant moins de responsabilités dans le processus de conception d’un enfant, on leur autorise volontiers toute la latitude pour s’instruire (études plus longues) et pour évoluer dans des carrières à « risques », c’est-à-dire artistiques. La conséquence s’en ressent dans les choix d’orientation. Quand une femme veux pratiquer un art, on l’oriente assez facilement vers des arts corporels comme la danse et beaucoup moins vers des arts manuels et plus techniques comme la sculpture ou la peinture. Pourquoi ? Là est toute la question, par tradition française peut-être.

 

Les femmes qui évoluaient dans les arts étaient rares jusqu’il y a peu.  On les accueillait avec joie comme modèles, beaucoup moins comme des productrices d’œuvres d’art. L’école des Beaux Arts de Paris ne s’est ouverte aux femmes qu‘au début du 19ème siècle… On peut difficilement parler de la présence des femmes dans l’art sans parler de la condition féminine. Car plus elles se sont émancipées et plus leurs œuvres ont gagné en densité. Pourtant, je vais volontairement mettre de coté tout un pan de l’histoire des arts pour m’intéresser à notre époque contemporaine. Les femmes étaient bien présentes avant et de nombreux articles et livres référencés sur le sujet sont disponibles partout maintenant. Mais pour bien situer mon point de vue, j’aimerais avant tout vous présenter une nouvelle théorie qui m’a interpellé sur son traitement dans l’actualité.

 

Un article concernant les traces préhistoriques dans les grottes vient d’émettre l’idée que les femmes pourraient en être à l’origine. Régulièrement, des théories émergent pour nous informer sur la part d’implication des femmes dans les prémices des actes créatifs. Une étude avait déjà révélé que les premières représentations en volume des figures féminines (Vénus) pourraient être des autoportraits. Ce qui m’a le plus surpris ce n’est pas le contenu de l’article en lui-même, ce sont les commentaires cherchant à infirmer ou confirmer cette hypothèse. Ils sont toujours très instructifs sur une mentalité persistante, morceaux choisis :

 

« En même temps elles n’avaient que ça à faire… »

« Cela pourrait être des mains d’adolescents… »

 

En deux commentaires, on ressent déjà toute la puissance de l’opinion publique (masculine ?) prête à s’aligner et faire corps pour peser dans la contre argumentation. Et si je n’ai sélectionné que deux arguments c’est que les autres allaient exactement dans le même sens. On peut rarement extraire des individus de leur contexte socio culturel pour analyser leurs propos. Et curieusement, s’il y a bien un sujet sur lequel les hommes du monde entier semblent être en accord c’est celui sur la place des femmes au sein de la société. Que vous soyez française, japonaise ou espagnole, vous partagez toutes une caractéristique commune : le niveau de salaire, par exemple. A compétence équivalente, il y a cette norme internationale qui permet aux hommes de gagner plus d’argent et cela peu importe la fonction. Le rapport avec les arts me direz-vous ? Il y en a tellement que je n’aurai jamais assez d’espace pour tous les expliciter. Alors, pour avancer dans mon raisonnement et commencer par le début, on pourrait se poser une question qui irait bien plus loin que les grottes, les salaires et les positions sociales. Cette question qui agite si souvent les esprits :

 

Où sont les femmes dans les arts visuels aujourd’hui ?

 

Vous remarquerez que je ne parle pas de la représentation des femmes dans le paysage artistique mais bien de leur place dans le contexte historique actuel avec un grand H. Il y a comme une équation (insidieuse) sous-jacente qui mettrait en évidence qu’une femme ne peut être une artiste épanouie sans avoir des problèmes physiologiques ou psychologiques. Un peu comme l’idée de la femme au foyer qui a beaucoup de temps à perdre et qui ne sait rien faire d’autre que regarder la télé ou faire de l’artisanat en dilettante. Si vous pensez que mon propos est trop alambiqué, allons un peu plus loin et observons ensemble une chose assez surprenante.

 

La femme artiste cette « folle » créatrice 

 

Camille Claudel est constamment présentée sous son plus mauvais jour, c’est-à-dire pendant sa période à l’hôpital psychiatrique. Séraphine de Senlis finira elle aussi ses jours à l’hôpital psychiatrique dans le dénuement le plus total. Ces deux figures de l’art plaisent au cinéma qui a déjà mis en scène leurs vies au travers de trois films de production française, dans un schéma qui n’inspire pas vraiment à vouloir devenir artiste. Le cinéma qui est un excellent vecteur culturel ne diffuse jamais d’histoires de femmes peintres ou artistes heureuses sous l’angle d’un modèle social de réussite viable. Les femmes artistes sont une forme d’exotisme contemporain pour les cinéastes qui aiment les placer dans des drames ou des scènes romantiques, dans des lofts new yorkais. Juste pour le rappel, il y a plus de 3500 femmes sculptrices dans les collections des musées français. C’est clair que cela n’est pas suffisant pour en tirer une adaptation…

 

Quand bien même l’histoire serait fictive, l’imagination des scénaristes n’ira jamais sur un terrain où une femme artiste incarnerait un symbole si puissant qu’il donnerait l’envie de s’identifier, quelle idée ! Il faut croire que les auteurs n’arrivent pas à trouver un scénario qui inspirerait des femmes pour effectuer une carrière artistique, sans avoir à culpabiliser de l’absence de biberons dans les placards. Si j’insiste sur l’aspect cinématographique de la présence des femmes c’est aussi parce que l’image, qu’elle soit fixe ou animée, peut autant inspirer des professions que consolider des stéréotypes.

 

On m’opposera sûrement que les femmes n’ont pas besoin de modèles, quels qu’ils soient. Elles peuvent parfaitement construire une vie et leur ambition sans mode d’emploi télévisuel. Ce qui est parfaitement vrai puisqu’elles sont nombreuses, voire majoritaires, dans les écoles artistiques. Pourtant, je crois naïvement que la meilleure façon d’assurer la visibilité, la diffusion et la promotion des femmes artistes c’est en cautionnant leur activité par l’intermédiaire de la télévision. L’histoire nous démontre qu’il a fallu mettre en scène des minorités ethniques dans des situations courantes pour leur permettre d’accéder à une meilleure intégration. Ne devrions-nous pas en faire de même avec les femmes et leur autoriser à prendre la pose devant un chevalet pour vendre autre chose qu’une paire de chaussures ?

 

Deux exemples d’artistes décédées au siècle dernier n’étant pas suffisants pour faire office de référence, je tenais à mentionner d’autres figures emblématiques de l’art contemporain. Commençons par le Japon, pour découvrir l’artiste Yayoi Kusama qui réside en hôpital psychiatrique depuis la fin des années 70. Si son univers s’inscrit incontestablement  dans l’art contemporain, force est de constater qu’une fois de plus elle cimente l’idée de la folie créatrice. En France, en matière d’art contemporain, l’artiste Sophie Calle est surtout connue pour son travail autour d’une rupture amoureuse. Situation qu’elle a brillamment transformée en une œuvre d’art collective, mais il n’en reste pas moins que le message n’est pas forcément encourageant. De son côté, la très médiatique Orlan est connue pour ses interventions corporelles mais je ne suis pas certain que celles-ci invitent des femmes à en faire de même… en tout cas, pas dans le cas d’une démarche artistique.

 

Derrière chaque grande femme artiste, un homme se cache-t-il en embuscade ? L’histoire est connue mais dès que l’on peut intégrer au travail d’une femme un homme, on le fera sans hésitation. Et, depuis l’époque de Frida Khalo, si on peut indiquer (ou rassurer ?) que le travail de l’auteur est accompli au sein d’un couple, on ne se gênera pas pour le mentionner. Il y a de nombreuses femmes artistes françaises connues à travers le monde que l’on présente volontiers sans jamais omettre de mentionner leur compagnon. Par contre, on oublie plus facilement la femme quand on présente le travail d’un couple. Pour exemple, à l’époque où j’apprenais l’histoire de l’art mes professeurs me parlaient de Christo… mais beaucoup moins de sa femme.

 

La force d’un cliché, l’évolution d’un stéréotype

 

« … que les hommes s’occupent de tout ce qui touche au grand art, de ce qui exige une conception élevée de l’idéal artistique (…), que les femmes se tiennent aux formes d’art pour lesquelles elles ont toujours marqué leur préférence : le pastel, le portrait, la miniature ou encore la peinture de fleurs, ces travaux minutieux qui conviennent si bien au rôle d’abnégation et de dévouement que toute honnête femme se réjouit de remplir ici-bas et qui est sa religion. » Gazette des Beaux Arts 1860 « Du rang des femmes dans les arts »

 

Je ne peux m’empêcher de penser au design automobile en lisant ce texte, car si on y regarde de plus près dans un secteur aussi compétitif et élitiste, la place des femmes semble être clairement positionnée. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer n’importe quel reportage sur un nouveau prototype pour s’apercevoir que l’on vend l’image de femmes créatrices, de goût et de « doigté » pour nous proposer des intérieurs plus « sensibles ».

 

Mais à trop cantonner les femmes dans un rôle « d’extra-sensible », on oublie qu’elles peuvent dessiner

et imaginer des univers tout aussi sombres ou techniques que ceux dépeints par les hommes.

 

Chez les constructeurs automobiles, il y a toujours des studios de création avec des départements clés. L’un d’entre eux, le département couleurs et matières (color and trim) est très souvent majoritairement composé de femmes, pourquoi ? Car il est bien connu qu’elles sont plus sensibles aux matières, aux couleurs et aux formes. Quoi donc de plus naturel que de les placer dans un studio avec plein de couleurs et de textures pour qu’elles aient l’impression d’être dans un studio de mode.

 

Il est évident qu’il faut prendre au second degré mes propos. Je ne crois pas que les femmes devraient être cantonnées à un département plus qu’à un autre. Mais si vous imaginez que mon point de vue est exagéré, je vous propose d’analyser une situation. Volvo est le seul constructeur qui a mis en avant un groupe de femmes qui a travaillé sur un prototype automobile. Nous étions en 2004. Depuis, rien… et surtout pas en France. De mémoire, la seule femme à avoir eu les rennes d’un projet automobile c’est Anne Ascensio dans les années 90.

 

Pourquoi les femmes sont toujours aussi peu présentes ?

 

Alors, bien sûr, je pourrais mettre en évidence des secteurs où les femmes sont absentes ou mises de coté. Je pourrais tout aussi démontrer une forme de complot des hommes pour éviter que la société ne devienne matriarcale. Pourtant, je me demande si nous ne devrions pas prendre un angle différent, un point de vue qui, au lieu d’opposer les hommes et les femmes, prendrait conscience de deux données.

 

La première : la localisation, notre pays

La seconde : la gestion de projets

 

Combien de femmes nées en France font partie des artistes les plus influents au monde ? Combien ont été formées dans une école d’art française ? Combien ont moins de 40 ans ? Plus les questions deviennent précises et plus les réponses se compliquent. Si on prend soin de se placer uniquement sur le territoire français, il est étonnant de voir que les femmes artistes influentes sont quasi invisibles. Mais ce n’est pas forcément un problème de sexe, c’est aussi un problème d’éducation artistique.

 

En France, à partir du moment où vous n’avez pas fait les Beaux Arts de Paris, vous partez avec un très fort pourcentage d’handicap. Ensuite, si vous n’avez pas une stratégie de communication, vous êtes à peu près certain de ne jamais vivre de votre art. Vous aurez bien sûr des expositions, des ventes mais vous ne ferez pas partie des artistes affiliés à la MDA et vous aurez plus de chance de toucher le RSA. Pourquoi ? Car les écoles ne vous préparent pas assez à la réalité de l’économie artistique. Et peu importe que vous soyez une femme, aujourd’hui un artiste se rapproche de plus en plus d’un chef d’entreprise. Certaines associations prennent d’ailleurs le relai et proposent à de jeunes auteurs de les assister dans leur processus de création de projet.

 

Pour mesurer l’évolution du métier d’artiste, il faut analyser les œuvres et les démarches artistiques des plus grands artistes de la planète. Murakami, Jeff Koons, Anish Kapoor, Damien Hirst sont des grands acteurs de l’art contemporain qui partagent une qualité que peu de femmes possèdent aujourd’hui : les assistants. Leurs studios de création sont de véritables hangars, avec des moyens conséquents et des assistants au nombre ahurissant. On parle d’une centaine voire plus, par artiste. Que peut produire la plus grande artiste française face à 150 personnes qui s’activent pour créer une œuvre monumentale ?

 

Que vous soyez artiste plasticien ou auteur de BD, vous devez avoir une stratégie pour toucher tous les acteurs de votre domaine d’activité. Clients, éditeurs, galeristes, municipalités… vous devez cibler votre public si précisément que ce travail n’est assuré que par une nouvelle génération d’artistes. Ils sont plus âgés (entre 30 et 40 ans), plus organisés (plusieurs activités en parallèle) et surtout ils savent remplir des dossiers pour des commandes publiques ou tout autre concours du même type. Par exemple, dans le cadre d’un concours, un jeune artiste travaillera sur le thème et sa démarche personnelle. Un artiste plus expérimenté regardera le nom du commissaire d’exposition, ses précédentes expositions et son expérience dans le milieu. Soudain l’artiste est moins libre qu’il n’y paraît, non ?

 

Il y a la théorie mais, dans les chiffres, où se positionnent les femmes ?

 

Pour analyser la situation en me basant sur des chiffres précis, j’ai pris soin de sélectionner deux magazines Art actuel 84 (janvier-février 2013) et Art actuel 89 (novembre-décembre 2013). Ces derniers m’ont permis d’extraire quelques informations intéressantes. Prenons deux types de données : le top 100 des leaders de l’art actuel et le top 100 des artistes français qui ont le plus vendu entre 2012 et 2013. Le constat est tout simplement édifiant. Alors que l’on parle souvent de la parité homme/femme dans différents secteurs, celui des arts est volontairement mis de coté pour éviter toute forme de débat. Nous apprenons que dans le top 100 des artistes de l’art actuel il n’y a que 17 femmes. Et dans le top 100 des artistes français qui ont le plus vendu en France entre 2012 et 2013 il n’y a que 8 femmes.

 

Les 100 leaders de l’Art Actuel

 

17 femmes font partie des 100 Artistes qui ont rayonnés en 2012… et aucune d’entre elles n’est française. J’insiste sur ce point, non pas pour évoquer un esprit franco-français, mais tout simplement pour mettre en évidence l’absence de représentante native de notre pays qui serait susceptible d’avoir un rayonnement international et qui, idéalement, participerait au rayonnement d’une éducation artistique.  Faut-il faire écho de ce chiffre avec le récent rapport sur les Beaux Arts de Paris ? La question mérite d’être posée.

 

Le Top 100 des artistes les mieux vendus, nés en France

 

Ce classement n’est pas forcément représentatif de l’art en France puisqu’il ne tient compte que de deux facteurs. Le premier fait état des ventes sur une année et non pas sur une carrière artistique. Le second ne prend en compte que les artistes français nés en France alors que de nombreux auteurs viennent en France pour pratiquer leur art et y vivre définitivement. Néanmoins, j’ai sélectionné trois types de groupe.

Le premier fait honneur aux femmes artistes, Le second concerne les Street Artistes et enfin le dernier est celui des auteurs de BD. Dans le premier groupe on pourrait déjà se féliciter sur un point. Toutes les femmes qui y sont présentes sont toutes encore en vie. Mais, en prêtant attention au profil de chacune d’entre elles, une seule à moins de 30 ans. Pire, on la présente avant tout par son trouble du langage développé quand elle était plus jeune. Est-ce là les nouvelles valeurs de cotation ?

 

Les femmes artistes

 

Sigrist Flore 23ème place, 5 lots vendus pour un total de 208 614 euros

Sophie Calle 33ème place, 11 lots vendus pour un total de 141 976 euros

Claude Lalanne 39ème place,  10 lots vendus pour un total de 118 576 euros

Annette Messager 56ème place,  6 lots vendus pour un total de 72 796 euros

Geneviève Asse 78ème place,  6 lots vendus pour un total de 51 161 euros

 

Ce qui est vraiment étonnant c’est l’absence des femmes dans les deux groupes qui subissent la plus forte progression dans les ventes aux enchères depuis quelques années. La BD et le Street Art sont devenus une valeur sûre et ceux qui en bénéficient dans un premier temps ce sont les auteurs présents sur ces domaines depuis plus de dix ans.

 

Les Auteurs de BD

 

Albert Uderzo 12ème place,  19 lots vendus pour un total de 505 020 euros.

Jacques Tardi 25ème place, 34 lots vendus pour un total de 195 730 euros

Druillet Phillipe 29ème place, 36 lots vendus pour un total de 165 790 euros

Jean Jacques Sempé 60ème place, 21 lots vendus pour un total de 64 590 euros

Olivier Ledroit 91ème place, 13 lots vendus pour un total de 41 670 euros 

  

Le secteur de la Bande dessinée en salle de vente obéit à des critères précis comme les qualités du dessin ou encore la diffusion des ouvrages. Le plus « jeune » auteur dans le domaine de la BD (Olivier Ledroit) est aussi l’un des plus prolifiques (plusieurs séries différentes) et l’un des plus gros vendeurs d’ouvrages de sa catégorie. Néanmoins, il y a des femmes présentes tout autant talentueuses dans la BD mais celles-ci n’arrivent pas à atteindre de gros volumes de tirages. Donc, en général, elles changent d’activités ou les diversifient pour aller vers l’illustration. Cela les éloigne donc du métier d‘auteur.

 

Faites le test et posez-vous cette question : Combien de femmes auteur de BD êtes-vous capable de citer ? Et pour corser le tout, enlevez toutes celles qui n’ont fait qu’adapter leur blog au format papier… Soudain, il y a moins de monde, non ?  De plus, combien de collectionneurs à votre avis sont prêts à investir plus de 10 000 euros dans un tirage numérique d’une scène de vie tirée d’un blog féminin ?

 

Les thèmes, les choix du scénario sont aussi importants que les qualités plastiques d’une planche. Tous les lots qui partent aux enchères les plus élevées partagent une alchimie où le coup de cœur est possible car l’œuvre s’inscrit aussi dans une Histoire de la BD et communique plus qu’un talent.

 

Les femmes sont très présentes dans le Street Art et depuis longtemps. Que ce soit en couple (123 Klan) ou seule dans l’activité (Fafi), les femmes restent rarement longtemps « dans la zone underground » du mouvement car elles sont souvent récupérées par la mode, les galeries et la presse féminine. Les commissions affluent et la mode avec. Par exemple, Fafi a travaillé avec la marque Addidas. Aujourd’hui, elle peint sur toiles et répond à de nombreuses commandes de fresques murales. La grande absente à mon sens dans ce classement c’est Miss. Tic qui apparemment n’a pas réussi cette année là à se glisser dans ce top alors que son travail vaut autant qu’un Blek Le Rat ou un Jef Aérosol.

 

Les streets Artistes

 

Mr Brainwash 43ème place,  16 lots vendus pour un total de 101 578 euros.

Speedy Graphito 45ème place,  19 lots vendus pour un total de 96 660 euros.

Blek le rat 58ème place,  26 lots vendus pour un total de 70 510 euros.

Invader 67ème place,  11 lots vendus pour un total de 60 448 euros.

Jerôme Mesnager 72ème place,  39 lots vendus pour un total de 57 840 euros.

C215 76ème place,  12 lots vendus pour un total de 54 673 euros.

Jef Aerosol 96ème place,  11 lots vendus pour un total de 39 229 euros.

 

Les femmes dans l’art : quelles solutions pour améliorer leur visibilité ?

 

La communication comme outil de base

 

J’ai déjà écrit un article sur la communication artistique et les femmes partagent exactement les mêmes défauts que les hommes quand elles communiquent. Elles ne cherchent pas à travailler sur des relations à long terme avec la presse. Rares sont celles qui le font et je pense avoir largement traité le sujet au travers d’autres messages. Cependant je reviendrai toujours sur un point : Les femmes doivent impérativement utiliser les réseaux sociaux. Elles démontreront ainsi qu’elles sont présentes dans tous les champs de la création. Avec les réseaux sociaux elles ont une opportunité unique de pouvoir accéder à une forme de notoriété qui se moque de savoir de quel genre vous êtes. Sur internet, on célèbre beaucoup plus facilement le travail d’une personne que l’on apprécie et les conséquences vont souvent au-delà de nos espérances. Un site internet simple mais efficace, avec des textes clairs et précis, va favoriser « le référencement naturel » de votre activité sur la toile. Vous pouvez combiner votre site avec les systèmes publicitaires de Facebook et de Google, par exemple. Ce qui sera plus difficile à trouver sera le temps pour le faire. Il vous faut compter deux heures minimum par jour. Sinon vous pouvez toujours embaucher une personne qui effectuera ce travail pour vous.

 

Les Concours

 

Participer aux nombreux concours, qu’ils soient locaux ou internationaux, c’est aussi une façon d’inscrire son travail dans un processus créatif différent de celui que l’on utilise pour exprimer son art. Vous êtes soumis à des contraintes de temps et de formats et plus les femmes y participeront et plus les organisateurs devront composer avec. Comme je l’ai déjà écrit, chaque concours auquel vous ne participez pas est une opportunité de plus pour quelqu’un d’autre de le remporter.

 

La connaissance du marché et des outils à disposition des artistes

 

Que l’on soit un homme ou une femme, le meilleur conseil que l’on puisse donner c’est d’accepter l’idée de se former. Je ne comprends toujours pas la fierté de certains artistes à se présenter comme autodidacte. Dans l’autodidactie, il y a surtout la volonté de se former et la formation passe par des rencontres avec d’autres professionnels et des centres de formation. Le mythe de l’artiste qui se forme seul avec un marteau et un burin a la peau dure. De nombreux artistes émergents pensent que se former sur le tas suffira à leur talent pour pouvoir s’imposer durablement sur la scène artistique. Il ne faut pas oublier que tout art s’acquiert avec de la discipline et du temps. Prenez le temps de vous informer sur toutes les possibilités qui s’offrent à vous, aussi bien localement qu’au niveau national voire européen. En tapant quelques mots-clés sur Google, vous obtiendrez plus d’informations qu’en posant des questions sur des forums professionnels. Je constate que beaucoup d’artistes, qu’ils soient aspirant professionnels ou amateurs, négligent complètement la lecture d’ouvrages qui leur permettraient, par exemple, d’aborder plus sereinement leur activité. Enfin, il y a de nombreuses associations qui assistent des artistes en les mettant en relation avec des infrastructures pour exposer ou obtenir des bourses. Posez-vous cette simple question : connaissez-vous celles de votre région ?

 

Les collectifs

 

Je l’ai déjà mentionné mais la force d’un groupe a tellement d’avantages que je n’ai nul besoin de réécrire ce que j’ai indiqué dans mon article : Les Artistes tous ensemble ou chacun pour soi. Je n’ajouterai qu’une seule chose, aujourd’hui, des semaines après publication, aucun collectif qu’il soit uniquement féminin ou mixte ne s’est manifesté pour indiquer son existence dans les commentaires. Rappelez-vous l’importance de ma première proposition…

 

 Les collectionneurs

 

Ne nous voilons pas la face, les collectionneurs d’œuvres en dessous de 5000 euros hésitent à investir dans des œuvres d’art réalisées par des femmes et cela pour plusieurs raisons. La première c’est qu’on leur prête à tord des carrières plus courtes et moins propices à des futurs succès. Si dans cette catégorie tarifaire les collectionneurs sont moins regardants sur les plus-values envisageables, l’idée de la revente n’est pas exclue. Et, à ce jeu là, ils préfèreront des valeurs sûres, quitte à investir dans des lithographies ou des reproductions d’auteurs connus plutôt qu’un original d’une artiste qui l’est moins. Les plus grands collectionneurs attendent un mouvement financier assez fort autour des œuvres féminines pour se lancer dedans. Certains précurseurs n’hésiteront pas à investir dans des valeurs historiques. Mais peu d’acheteurs font confiance aux artistes émergents à moins que ces derniers soient asiatiques. Le marché asiatique est si puissant qu’il attire des investisseurs de toutes natures mais surtout ceux qui peuvent se permettre des investissements au-delà du seuil des 100 000 euros. A ce niveau-là, ce n’est plus vraiment vos qualités d’artiste que l’on observe mais plutôt vos résultats en salle de vente, comme des traders surveillent des actions.

 

Depuis plusieurs mois, je vois de nombreuses conférences (gratuites ou à un tarif dérisoire) en Île-de-France nous expliquant qui sont les collectionneurs. Pas un mois sans qu’ils soient devenus plus importants que les artistes eux-mêmes. On les voit chez eux dans leurs lofts, en pose dans leur galerie de prédilection ou en voyage à la recherche de jeunes talents chinois. Apprenez que si votre œuvre est achetée par un grand collectionneur, votre cote augmentera plus en un achat qu’en une décennie de travail. On s’aperçoit ainsi que ce facteur (qui n’est pas nouveau) prend de l’ampleur en période de crise. Dans une récente étude, on apprend que le marché contemporain a atteint le chiffre incroyable d’1 milliard d’euros mais que la France peine à trouver sa place. La logique est simple : la France n’a pas un marché assez vaste de collectionneurs d’art contemporain français. On ne peut comparer notre espace aux Etats-Unis ou la Chine qui sont devenus de véritables usines à production de millionnaires. La question de l’ouverture vers d’autres types de collectionneurs ou vers des œuvres d’un autre genre à mettre en vente doit être une de vos priorités.

 

Assurer sa visibilité à l’étranger

 

Dans les autres pays, qu’ils soient européens ou non, les systèmes de diffusion n’obéissent pas forcément aux mêmes codes. C’est pour cela qu’il est important de bien se renseigner à travers des ouvrages dédiés sur le sujet. Il y en a de plus en plus, actualisés, avec un contenu qui vous donnera des pistes intéressantes quant aux possibilités qui s’offrent à vous.

 

Mais que les choses soient claires, la gratuité qui est courante en France disparaît à l’étranger. Les tarifs d’exposition en Angleterre sont à la hauteur de leur monnaie. Si vous avez survécu au choc du prix d’un ticket de métro, les espaces d’exposition vous paraîtront moins onéreux. Une des pistes que je trouve intéressante est dans la possibilité de pouvoir exposer dans le métro sur des emplacements publicitaires. La diffusion de votre art à l’étranger passera obligatoirement par des sommes qui sont conséquentes et difficiles à assumer seul(e). C’est pour cela que vous devriez réfléchir aux possibilités de gagner de l’argent et de fédérer des acheteurs autour de votre projet d’exposition par l’intermédiaire de système comme le crowdfunding, par exemple.

 

A l’étranger, les artistes professionnels qui vivent de leur art et qui budgétisent efficacement leur communication sont des chefs d’entreprises. Ils sont moins dans le discours « à la française » et se focalisent sur une productivité. Alors ne vous y trompez pas, si vous n’avez pas de nombreux travaux à présenter, réfléchissez avant de sauter le pas. Heureusement, il y a différentes voies parallèles pour aborder des marchés étrangers. Vous pouvez parfaitement vous y prendre autrement, en passant par la voie classique des galeries. Ou alors, en préparant un book pour vous investir dans d’autres secteurs comme l’édition, l’animation ou encore les jeux vidéos. Ce ne sont pas des secteurs qui sont hermétiques aux arts et, sans quitter nos frontières, un court métrage d’animation français vient de recevoir un oscar. Le film l’indique clairement en bas de l’affiche du film : « basé sur l’univers artistique de Stéphane Halleux ». Il y a aussi des recruteurs et des chasseurs de talents qui parcourent l’Europe mais ces derniers s’appuient sur des salons et l’on retombe dans un processus d’investissement dans un stand que ce soit sur Paris ou ailleurs.

 

Dans le cas où l’artiste est décédé(e), la responsabilité des héritiers

 

Les héritiers ont une part de responsabilité dans la diffusion des œuvres de leurs parents. Certains choisissent de vendre là où d’autres donnent à des institutions publiques. A partir du moment où vous avez dans votre famille une personnalité que vous estimez influente dans un domaine artistique, rien ne vous empêche de commencer un travail de diffusion et de reconnaissance auprès de certaines fondations ou organismes, voire tout simplement votre mairie. On a toujours tendance à croire que nous sommes seul(e) face à l’inconnu mais n’oublions pas que nous vivons dans un pays qui sait parfaitement gérer les donations. Qui sait que Jean-Paul Belmondo et sa famille ont effectué une donation afin que les œuvres de leur père puissent obtenir un écrin dans un musée à Boulogne-Billancourt ?

 

La responsabilité des organisateurs d’exposition

 

Exposer une figure féminine de l’art est une excellente chose mais faire en sorte qu’elle existe aussi sur internet serait une manière de fermer la boucle. Ouvrir une page, qu’elle soit sur un réseau social, sur un annuaire en ligne ou tout autre support connecté à des réseaux de grandes échelles est un réflexe à prendre.

 

Prenons un cas concret : Berthe Dubail est une femme artiste qui a bénéficié d’une exposition au musée des Beaux Arts de Charleroi. Si vous cliquez sur ce lien (http://www.exponaute.com/expositions/5298-berthe-dubail/) vous allez en apprendre un peu plus sur cette artiste qui, je cite : « est l’une des très rares femmes à avoir marqué de son empreinte une sphère artistique alors encore exclusivement dominée par les hommes… »

 

Très bien. Maintenant, effectuons le fameux test du moteur de recherche. Que nous apprend-t-il ? Pas grand chose, malheureusement. Les différentes informations concernant l’artiste sont éparpillées. Vous obtiendrez un peu d’info sur une galerie, un peu d’info sur un site dédié aux artistes belges et enfin un site sur l’auteur. Personne n’a pris le temps de réunir toutes les informations disponibles de l’artiste et d’effectuer un vrai travail de biographie accessible à tous sans effort, et qui serait bien référencé. On me répondra : « mais qui doit le faire ? » Eh bien, tout le monde, en fait ! C’est le principe même de Wikipédia, par exemple. Tous ceux qui ont des informations la concernant devraient les diffuser, à commencer par ceux qui ont organisé l’exposition qui lui est consacrée. Cela ne pouvait que donner plus de valeur à leur travail, d’autant qu’ils auraient cité l’exposition et le lien pour obtenir leur catalogue d’exposition. Le plus ironique dans cette histoire c’est que vous pouvez apercevoir le nom de l’artiste sur Wikipédia, elle est citée dans la définition d’un atelier parisien au sein duquel elle prenait des cours lors de son passage dans la capitale. La définition est accessible ici :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Acad%C3%A9mie_de_la_Grande_Chaumi%C3%A8re.

Si vous souhaitez vous lancer dans la rédaction d’un article pour l’artiste c’est par ici :

http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Berthe_Dubail&action=edit&redlink=1

 

Le rôle des municipalités

 

Il devrait être possible d’effectuer un vrai travail de recherche à l’échelle nationale, en lançant des appels à contribution dans les municipalités. Toutes les mairies diffusent des bulletins d’information sous la forme de magazine, dans la majorité des cas. Pourquoi ne pas utiliser ce support pour lancer un appel à contribution ? Peut-être que certains héritiers ne demandent qu’à faire reconnaître leurs parents, vivants ou disparus. Combien de villes recèlent de talents méconnus du grand public ? Combien d’auteurs qui ne sont connus que localement finissent par ne plus être référencés que dans des ouvrages inaccessibles car ils ne sont plus édités ou tout simplement hors de prix ?

 

En observant une banque d’images comme celles disponibles sur flickr, on peut déjà avoir la surprise de découvrir des femmes artistes uniquement connues sur le territoire américain. On y découvre ainsi des artistes peintres et sculptrices qui posent fièrement dans des ateliers devant des œuvres pleines de force et d’originalité. On peut se mettre alors à rêver de la possibilité d’une Vivan Maier qui serait stockée dans une banque d’images française, sans que personne ne s’en préoccupe. N’y avait-il pas des femmes artistes, en dehors des circuits des galeries, qui aujourd’hui mériteraient que l’on fasse la lumière sur leur art ?

 

Les mairies ont des collections d’art importantes. Est-il possible que l’on puisse faire la transparence sur ces biens et obtenir la liste complète de ces auteurs sur une base de données commune ? Je ne parle pas d’un site austère et imbuvable mais d’une plateforme que particuliers et chercheurs pourraient utiliser avec des images de qualité.

 

Il existe un grand nombre de possibilités pour mettre en lumière le travail des femmes dans tous les secteurs des arts. J’ai majoritairement parlé des arts visuels mais mes exemples valent pour toutes les formes d’expression. Beaucoup de femmes pensent qu’une pensée masculine cherche à limiter leur importance et leur part d’implication dans la culture. Nous avons une femme ministre de la culture, peut-être qu’au final tout doit commencer par là. 

 

Qui mieux qu’une femme responsable de la culture pourrait être plus à même de développer les pistes que j’ai évoquées ? La culture et la politique sont intimement liées, qu’on le veuille ou non. Pourtant, il faudra apprendre à oublier les couleurs de nos engagements pour se placer du côté de l’intérêt commun et ainsi participer à l’élaboration d’une véritable mise à plat sur le sujet… afin de permettre aux femmes artistes de sortir de l’ombre. Combien d’entre elles sont prêtes à prendre ce chemin ?

 


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19 commentaires sur “Les femmes dans l’art : quelles solutions pour améliorer leur visibilité ?

  • Yvonne

    Il doit bien exister un moyen d’exposer les oeuvres de votre mère, comme le Salon d’Automne. Beaucoup d’autres manifestations de ce genre existent, moins connues, mais ce devrait être possible.
    Dieu merci, la situation des femmes artistes d’aujourd’hui n’est pas toujours aussi dramatique. Un exemple récent: les sublimes polyptyques abstraits de Monique Frydman, exposés cet automne au Louvre, en regard des oeuvres anciennes: sérénité, apaisement, bonheur des couleurs. Un livre vient d’être publié sur elle, écrit par Camille Morineau (c’est une femme). Je connais personnellement deux femmes peintres vivant très normalement (une allemande vivant en France, Ulrike Nagel, et une française Violaine Vieillefond, exposant assez régulièrement toutes deux alors que leur choix d’une peinture abstraite n’est pas le plus facile)
    Cela dit une femme artiste dans notre société hyper matérialiste conjugue deux lourds handicaps. Celui d’être une femme, oui, mais avant tout celui d’être artiste. Beaucoup plus sûr d’étudier l’économie à Dauphine que les arts plastiques aux Beaux-Arts ou ailleurs, tous sexes confondus…

    • Antoine Auteur de l’article

      Merci pour votre commentaire Yvonne. Cependant, je n’ai à aucun moment écrit que je souhaitais ou que j’éprouvais des difficultés à diffuser le travail de ma mère. Pour reprendre le titre de mon article, je parle d’améliorer la visibilité des artistes d’hier comme celles d’aujourd’hui. Je n’ai jamais écrit que les femmes étaient invisibles. Oui, de nombreuses femmes vivent normalement et assurent leur métier d’artistes auteurs, mais mon article pose des interrogations qui vont au-delà du constat d’une activité artistique. J’ai pris soin d’aborder plusieurs points et j’ai volontairement évité de rebondir sur des faits d’actualité comme cette récente information traitant du sexisme dans les écoles d’art. Rien de « catastrophique » en soi, pourrait-on dire, juste une des nombreuses informations qui demande à être vérifiée et chiffrée. Pour voir cette information, suivez ce lien : http://nagel.dictionnairedesartistescotes.com/www/news.php?sid=1977&lg=fr

      Avant de diffuser une information, j’ai cette fâcheuse habitude de toujours observer deux éléments : le premier, ce sont les chiffres précis sur une période donnée. Le second, ce sont les faits vérifiables dans différents contextes, qu’ils soient géographiques, économiques ou historiques.

      Je pourrais étoffer mon article et amener des centaines d’exemples concernant la France et l’étranger, mais peu importe. Ce qui compte au final, c’est qu’au bout d’un article d’environ 12 pages chacun se fera son opinion. En ce qui me concerne, j’ai présenté la mienne avec des amorces de solutions. A qui le tour ?

  • Mélissa

    Très intéressant. J’ai appris beaucoup de choses. Je réalise un travail de maturité sur la femme artiste et vos statistiques sur les salaires des femmes artistes de France m’ont beaucoup intéressées. Yaurait-il la même choses pour les hommes artistes afin de comparer?

    • Antoine Titus Auteur de l’article

      Bonjour et merci pour votre commentaire Mélissa. Pour répondre à votre question concernant les salaires, je ne peux vous conseiller qu’une chose. C’est de croiser les données disponibles sur les différents sites des organismes professionnels. Par exemple, vous allez trouver très rapidement les revenus des infographistes, des auteurs de BD et d’illustration jeunesse ainsi que les professionnels de l’image. Dans la dernière étude (2017) concernant les auteurs de BD, les revenus des hommes sont bien supérieurs à ceux des femmes. Et l’écart est encore plus grand dans le domaine de l’illustration jeunesse. Aujourd’hui, beaucoup d’artistes cumulent des activités d’intermittent et d’artiste auteur. J’ai déjà rencontré des artistes hommes et femmes qui travaillent dans l’animation ou le jeux vidéo. Donc oui, les données existent et sont disponibles mais vous devrez prendre en compte différentes sources. Et surtout ,comprendre qu’aujourd’hui la mono activité est de plus en plus rare.