Comment développer sa créativité artistique ? Et surtout comment développer son potentiel créatif au quotidien ? C’est une question qui nécessite une réponse plus dense qu’une liste de poncifs. C’est pourquoi j’ai décidé de réunir ici des pistes en relation avec des articles déjà publiés. Vous allez donc découvrir, ou redécouvrir pour les plus fidèles lecteurs, comment on peut travailler sur cette thématique jour après jour.
1. Observez et analysez le monde qui vous entoure
2. Lisez et enrichissez-vous de lectures de différentes natures
3. Visitez des lieux à très hauts potentiels artistiques
4. Laissez-vous happer par l’atmosphère des galeries et des vernissages
5. Découvrez des métiers atypiques
6. Allez à la découverte de savoir-faire patrimoniaux
7. Sortez de votre zone de confort
8. Ne voyagez plus, explorez !
9. Sortez la nuit !
10. Laissez-vous surprendre par l’insolite
11. Ecrivez, gribouillez, dessinez sans cesse
12. Tout est inspirant, c’est votre regard qui doit évoluer
13. Apprenez à développer un regard analytique
14. Rêvez et anticipez le futur
15. Prenez de la distance
1. Observez et analysez le monde qui vous entoure
C’est un conseil que je ne cesse de répéter. Et que j’évoquerai à nouveau : observez le monde avec beaucoup d’attention. Remarquez les détails, les architectures, les comportements sociaux et tout ce qui caractérise votre environnement. Plus vous passerez de temps à regarder scrupuleusement des lieux, et plus ils vous donneront de « matière » pour créer.
Dans l’idéal, il faut être capable de percevoir les pleins autant que les vides. Autrement dit, il faut savoir remarquer quand il manque quelque chose dans une rue surchargée. Un article que j’ai écrit sur la disparition des oeuvres d’art pourrait vous aider à comprendre mon propos. Notamment avec la disparition volontaire ou involontaire des sculptures dans l’espace public. Pour le consulter, cliquez ici.
En définitive, vous devez apprendre à remarquer les choses avec un regard plus analytique que critique. Et quand vous aurez compris comment distinguer des tendances et des phénomènes sociaux, vous parviendrez à mesurer les potentiels inspirationnels au plus juste. Pour lire mon article sur ce sujet, cliquez-ici.
2. Lisez et enrichissez-vous de lectures de différentes natures
Dans un premier temps, lisez tout ce qui vous passe sous la main, à l’image d’une boulimie littéraire. Suivez ce régime ne serait-ce qu’un mois. Dans un second temps, choisissez des lectures ciblées, plus proches de vos goûts. Enfin, étendez vos recherches en bibliothèque ou bien en librairie. L’objectif est d’aller à la rencontre de livres que vous ne soupçonniez pas. Dans ces conditions, cherchez un livre avec des textes, des images ou des dessins. Peu importe l’ouvrage, le plus important est de le chercher.
Les gens se laissent influencer par des algorithmes prédictifs, qui leur proposent des livres qu’ils ne cherchaient pas. Ne tombez pas dans ce piège, et tentez de découvrir des livres dont personne ne parle. Fouillez dans des bacs de librairies d’occasion. Cherchez une tranche de livre originale, un titre surprenant et osez lire en dehors de votre zone de confort.
Je publie assez régulièrement des critiques d’ouvrages sur la créativité artistique et les arts en général. Tels que des biographies, des livres de développement personnel, des « Art books » et bien plus encore. Il faut souligner que je suis un bibliophile qui ne se lasse jamais de la découverte d’un livre. C’est pourquoi il m’arrive d’écrire un texte à la suite d’un achat personnel. Qui plus est, nous avons la chance de vivre dans un pays où les livres sont accessibles partout, tout le temps, et sur n’importe quel sujet.
Par conséquent, arrêtons de croire que le développement de la créativité artistique se fait de manière hasardeuse. Il y a assez d’ouvrages inspirants pour que l’on y plonge sans discontinuer. Dans l’exemple ci-dessus, « l’Atlas mondial du look et des contre-cultures » est l’un des livres les plus inspirants que j’ai eu entre les mains. Pour en lire la critique cliquez-ici.
Dans un tout autre genre, l’Art book « The movie art of Syd Mead » est un livre incontournable. Syd Mead était l’un des auteurs les plus influents de sa génération. Il suffit de prendre pour exemple ses travaux sur des films, des projets de Design et d’architecture pour s’en convaincre. D’une façon générale, il a réussi à s’imposer dans l’imaginaire de nombreux créateurs. Pour lire la critique de son livre, cliquez-ici.
3. Visitez des lieux à très hauts potentiels artistiques
Les lieux que j’estime être à hauts potentiels artistiques sont connus de tous. Musées de toutes natures, galeries et centres d’art… Cependant, il y a différentes manières de s’y rendre. Et c’est avec l’état d’esprit d’un chercheur que vous devez aller dans ces endroits-là.
Dans un musée d’histoire naturelle, intéressez-vous à des collections particulières comme celles dévolues aux insectes. Par ailleurs, prenez le temps d’observer les ossatures complexes d’animaux que vous croyez connaître. N’hésitez pas à vous y rendre avec un carnet, pour saisir des infos ou des croquis qui s’avéreront bien utiles à un moment ou un autre.
La galerie de l’évolution du Muséum d’histoire naturelle de Paris
Les musées sont des sources inépuisables d’inspiration
Dans toutes les écoles d’art, le passage dans un musée est une étape de base. Ce qui crée la différence entre toutes ces visites ce sont les accompagnants. Si personne ne vous dirige dans votre observation, vous pouvez passer à coté du détail qui va créer l’impulsion créative. C’est bien pour cela que des visites thématiques sont plus enrichissantes qu’une promenade en solitaire.
Un même musée peut vous donner des dizaines de lectures et d’inspirations différentes. En conséquence, il faut retourner dans des espaces que vous pensez maîtriser. Ainsi, retournez-y avec la volonté de découvrir une chose peu commune. D’autant plus que des musées changent parfois de muséographie par le biais de rénovation. À l’image du musée de Montauban que j’ai couvert à deux reprises ici-même. Le premier article est disponible ici, le second en cliquant ici.
Ceci étant dit, n’oubliez pas de définir une thématique de recherche. Etant donné l’étendue de ce genre de lieux, il est important de s’accorder une direction. Elle peut se traduire par la recherche de matières, de couleurs ou encore de formes de petites dimensions. Il y a de fortes chances pour que vous en ressortiez avec des nouvelles idées.
Fréquentez des lieux alternatifs
À ce jour, Art Traffik reste l’un de mes coups de coeur, parce que je pense qu’il incarne parfaitement son rôle de centre d’art. De plus, je dois admettre que c’est autant le lieu que l’homme qui l’a créé qui m’ont fasciné. En effet, cet espace qui réunit compétence, talent et engouement réel pour l’art devrait être plus souvent mis en lumière. Car c’est exactement le genre de lieu alternatif qui vous donnera matière à réfléchir. Et par la même occasion, il vous offrira un point de vue sur le secteur de l’art, au plus proche des réalités actuelles. Pour lire l’article sur ce lieu cliquez-ici.
Les salons et événements professionnels vous ouvriront les yeux sur des réalités artistiques
Les salons d’art sont de véritables viviers d’artistes débutants et confirmés. Au-delà de l’évidence de la concentration de productions artistiques, il y a des opportunités multiples à saisir. La première est de rencontrer des artistes professionnels, la seconde est de bien saisir ce qu’est une oeuvre d’art. De ce fait, vous allez pouvoir mesurer à très grande échelle comment une oeuvre se détache parmi d’autres.
Après cela, vous comprendrez les caractéristiques communes des oeuvres qui vous touchent. C’est aussi l’un des moyens de développer sa créativité artistique. N’oublions pas que le développement créatif n’est pas qu’une question d’évolution de nos compétences. Il est aussi question de perception émotionnelle. N’hésitez pas à visiter la section « salon d’art » du site pour comprendre plus en détails mon propos, en cliquant ici.
4. Laissez-vous happer par l’atmosphère des galeries et des vernissages
Lors d’un vernissage, il y a une ambiance qui n’est jamais comparable aux jours suivants. Les nombreuses interactions et discussions avec le public nous permettent de prendre la température sur un ressenti. En principe, les personnes présentes sont souvent toutes acquises au style de l’auteur. Toutefois, les discours des invités nous permettent de comprendre pourquoi. Donc en vous imprégnant de la fascination provoquée par l’artiste, vous pouvez alors en saisir les différents mécanismes.
Comme par exemple, l’achat d’impulsion ou bien l’appréciation d’une esthétique précise. En clair, les vernissages ne sont pas juste des moments festifs, ils peuvent aussi inspirer sur plusieurs plans. C’est d’autant plus le cas quand l’auteur est en démonstration, où que les lieux sont scénographiés d’une manière spécifique. À l’image d’Alex Alice qui avait convié des acteurs pour assurer le show durant la présentation de sa dernière BD.
Allez à la rencontre d’auteurs confirmés
Depuis longtemps, j’essaye de rencontrer des auteurs, ce qui me permet d’en apprendre un peu plus sur leur manière de travailler. Nous partageons tous des bases communes dans notre façon de concevoir et de créer des choses. Pourtant, certains artistes ont des routines qui peuvent s’avérer utiles pour d’autres. Prendre le temps de les écouter présenter des oeuvres (comme ci-dessous lors de l’exposition d’Alex Alice) c’est pénétrer aussi un peu plus leurs univers. Et par la même occasion découvrir des pistes insoupçonnées dans leur processus de création. Pour en savoir plus sur cette expo, cliquez-ici.
Certaines rencontres peuvent aussi être décisives et motivantes, même si elles ne durent que quelques minutes. N’est-ce pas là un formidable exercice, pour convaincre un auteur de vous délivrer quelques méthodes et secrets ? Êtes-vous capable de vous présenter en 2 minutes et de pousser un interlocuteur à en savoir plus sur vous ? Il y a des opportunités qui peuvent aboutir à des résultats insoupçonnés. Et rien que pour cela, vous devez aller au contact d’auteurs confirmés.
Kim Jung Gi est accoutumé aux dédicaces lors de ses expositions. Il a pour habitude de réaliser des dessins « en live » à travers le monde. Ces expositions deviennent alors des shows qui transforment ces moments en performance artistique de premier ordre. Une expérience à la fois inspirante et hypnotique. Pour en savoir plus sur cette expo, cliquez-ici.
Enfin, il arrive parfois que des auteurs se réunissent pour dessiner ensemble. La Galerie Daniel Maghen a beaucoup oeuvré pour mettre en avant certains de ses auteurs. Et c’est ainsi que l’on a pu retrouver Kim Jung Gi, attablé avec d’autres illustrateurs comme Tony Sandoval (au centre) et Armel Gaulme.
5. Découvrez des métiers atypiques
Lors d’un voyage à Lyon, j’ai eu l’occasion de visiter plusieurs musées dont celui du cinéma. La chance étant de mon coté ce jour-là, j’ai pu voir à l’oeuvre le créateur du lieu. L’observer rénover des objets directement issus du cinéma était une vision assez surprenante. Et au-delà de ça, il nous rappelle qu’il existe plus d’un métier à découvrir et surtout à inventer. Si beaucoup de passionnés s’intéressent aux effets spéciaux, combien d’entre eux se préoccupent des conditions de conservation de ce patrimoine ? Ce musée est un lieu surprenant à plus d’un titre. Et je vous conseille vivement d’y faire un tour. Vous ne serez pas déçus. Pour lire mon article sur la ville de Lyon, cliquez-ici.
Régis Anchuelo est un souffleur de verre que j’ai découvert par hasard lors d’un voyage à Cordes-sur-Ciel. Le métier de souffleur de verre est sous-estimé comme beaucoup d’activités artisanales. Durant cette visite, j’ai pu constater que le verre avait de l’avenir. Par ailleurs, le simple fait de voir le travail du verre peut vous inspirer bien des choses. Pour en savoir plus sur cet artiste, cliquez-ici.
6. Allez à la découverte de savoir-faire patrimoniaux
De nombreux savoir-faire en France sont de natures exceptionnelles. Lors d’une visite des ateliers de moulage du Louvre, j’ai pris une véritable leçon d’histoire. En d’autres termes, se retrouver face à ce type de patrimoine est une expérience unique. Par exemple, cela vous permet d’obtenir des informations de premier ordre sur des pratiques confidentielles. De plus, un tel patrimoine peut vous inspirer 1001 pièces, tant il y a à voir et à comprendre en terme de processus de fabrication. Pour lire l’article concernant cette visite, cliquez-ici.
Si l’accès à ce type de lieux vous est difficile, n’oubliez pas qu’il y a aussi des professionnels à travers toute la France. Il suffit parfois de pousser une porte, prendre un passage en ville, ou encore de vous rendre au sein d’un salon dédié. En définitive, il y a plus d’une opportunité pour rencontrer des professionnels exerçant dans les métiers des arts patrimoniaux. Dans l’exemple ci-dessous, c’est en prenant un passage peu fréquenté dans Paris que je suis tombé par hasard sur une restauratrice d’art. Une fois de plus, c’est à vous de regarder avec attention les devantures dénuées de panneaux promotionnels…
7. Sortez de votre zone de confort
Sortir de sa zone de confort est souvent conseillé pour développer sa créativité artistique. Dans les faits, on ne sait jamais par où commencer. Alors que le premier réflexe à avoir est peut-être de s’interroger sur ce qui nous est le plus compliqué à réaliser. Lorsqu’une activité nous paraît insurmontable, c’est peut-être l’occasion de chercher à se dépasser.
En ce qui me concerne, pour dépasser mes limites et développer mon art, je me tourne toujours vers de nouveaux challenges. C’est dans cette optique que j’ai intégré pendant un temps un atelier de moulage et de modelage. Le plus difficile a été de changer de méthode de réflexion puisque le modelage est basé sur l’ajout de matière. De plus, en cherchant à tenter de représenter des sujets atypiques, on apprend beaucoup plus qu’il n’y paraît. Pour vous en convaincre, je vous invite à lire mon article sur la sculpture en cliquant ici.
8. Ne voyagez plus, explorez !
Les français voyagent (35,5 millions de Français en 2018) et font preuve de régularité. C’est-à-dire que l’on prend une petite location, on se fait un petit parcours. On y adjoint naturellement des restaurants, quelques boutiques. Et bien entendu la dose de repos dont la seule limite se situe aux heures de repas. Pour ma part, j’explore plus des lieux que je ne les visite.
Cela revient à se rendre dans des endroits pas nécessairement touristiques. Photographier tout ce qui n’intéresse personne, et passer plus de temps que la moyenne dans des lieux à forts potentiels. Quand une visite de musée dure en moyenne 2h, j’y passe le double. Si je vais dans une grande agglomération, je cherche « les Concepts Stores », les ateliers d’artistes, tous les lieux éphémères et typiquement locaux. Dans l’exemple illustré ci-dessous, je vous raconte comment j’ai découvert le village d’artistes de Carla-Bayle. Pour lire l’article, cliquez-ici.
Pour aller plus loin sur le thème de l’exploration, voici comment j’aborde une ville comme Lyon. Cela se traduit en général par un nombre important d’images. Et dans ce cas précis par une série d’articles :
1_ Carnet de Voyage : Lyon ville inspirante
2_ Lyon le Musée des Confluences
3_ Lyon exposition Bandes Dessinées
4_ Lyon exposition VLAN ! 77 ans de BD
J’ai aussi réalisé une vidéo sur les murs peints de la ville. Cette vidéo a été partagée par la suite sur la page officielle de la ville de Lyon. Il en a découlé des partages sur des pages comme celle de la « Demeure du Chaos » qui cumule plus de 4 millions de followers… s’il fallait encore un exemple pour vous montrer que vos images peuvent circuler, en voici un.
Depuis, j’ai été dans d’autres régions, ce qui m’aide à avoir de « la matière artistique » pour écrire sur différents sujets. L’exploration c’est ce qui vous permet de comprendre pleinement les multiples visages d’une ville. Il n’y a que de cette manière que vous serez susceptible de trouver des idées par sérendipité. C’est-à-dire que vous mettez en place une démarche de recherche, et par un ensemble de concordances, des idées auxquelles vous n’avez pas pensé peuvent survenir.
9. Sortez la nuit !
Dès lors que l’on circule de nuit, on s’offre une autre perspective sur des lieux connus. Le jour, la population, le bruit et les boutiques peuvent brouiller votre regard. La nuit, c’est une toute autre ambiance qui s’impose. En conséquence, certains édifices peuvent revêtir un tout autre aspect grâce à une animation lumineuse particulière. Dans la succession d’images ci-dessous, j’ai souhaité vous montrer comment des bâtiments prennent des couleurs une fois la nuit tombée.
Ce que je trouve intéressant ici, c’est que la tonalité est souvent la même. Dans le cas du Publicis Drugstore, l’animation est dynamique et donne un effet plus spectaculaire au bâtiment. Cela pourrait être un début de piste pour un créateur d’événement qui chercherait à percevoir l’effet d’une animation sur un bâtiment de cette ampleur.
D’autres bâtiments ont des sources lumineuses travaillées, comme ci-dessous Boulevard des Italiens.
10. Laissez-vous surprendre par l’insolite
Il faut reconnaître que des objets, des lieux, des architectures et parfois même des looks insolites provoquent la stimulation créative. Ainsi, l’insolite peut se manifester par le détournement d’un objet, autant que par une décoration en total décalage avec le contexte de sa localisation. En vous laissant porter par la surprise et l’étonnement, vos réflexes créatifs vont tenter d’en tirer des bénéfices pour inspirer vos projets.
La cabine de Photomaton présente dans le film « Amélie Poulain » est en plein quartier de Montmartre. D’autres endroits symboliques du film sont toujours visibles aujourd’hui. Si bien qu’un parcours sur les traces des personnages du film est envisageable.
Cette horloge mécanique est assez emblématique dans un quartier parisien qui porte son nom. Le chevalier affronte les différents animaux en fonction de l’heure. C’est le genre de monument qui peut effectivement surprendre et inspirer. Les fans d’Harry Potter savent comment J. K. Rowling exploite les détails de ce type dans ses romans. Et aujourd’hui, je me dis que cette horloge aurait toute sa place dans l’une de ses aventures.
Pour prendre un autre exemple, l’horloge à eau de Bernard Gitton a la particularité de donner l’heure à l’aide d’un fluide qui parcourt les différents tuyaux. Son aspect, son emplacement et tout ce qui la compose lui permettent de gagner son titre de curiosité artistique. En tout cas, elle n’en demeure pas moins un bel objet inspirant.
11. Ecrivez, gribouillez, dessinez sans cesse
Afin de développer votre créativité artistique, vous n’avez pas besoin d’être un champion du dessin. Il faut prendre conscience que dessiner est un acte naturel pour tous. Ce sont nos freins psychologiques qui nous font dévaloriser nos gribouillages. Alors que gribouiller n’est pas péjoratif, bien au contraire. C’est une libération spontanée et moins esthétisante qu’une oeuvre d’art.
Donc esquisser quelque chose nous renvoie à l’essentiel. Qui plus est, j’ai dessiné mes premiers concepts en agence de Design avec un simple stylo. Dans ces conditions, je n’effectuais pas de mise en couleurs, de mise en page, ou de mise en valeurs. Tant est si bien que je devais aligner des dizaines d’idées compréhensibles en un coup d’oeil. Donc mes croquis avaient des flèches, des textes avec des informations annotées à même le dessin. Peu importe son niveau de représentation, un dessin doit informer avant de plaire.
Pour exemple, il y a une histoire incroyable derrière la création de la Mazda MX5. À l’époque, Bob Hall (journaliste automobile) avait émis l’idée de produire un « Roadster » pour des responsables japonais. Pour appuyer son propos il n’avait pas hésité à représenter un véhicule sur un tableau avec une craie… Ce qui en a suivi est entré dans l’histoire de l’automobile.
Dessiner doit devenir une habitude pour vous, et ce n’est pas un hasard si l’on croise des artistes confirmés dans les musées. Il faut pratiquer, encore et encore, partir à la recherche de secrets de composition au sein même des musées. Tous les artistes qui sont passés par une école se sont soumis à cet exercice. Dans ce cas, quoi de plus naturel que de s’inscrire dans cette tradition, afin d’améliorer notre potentiel créatif ?
12. Tout est inspirant, c’est votre regard qui doit évoluer
Tous les jours, 30 millions de français regardent la télévision pendant environ 3h42. Les séries TV ont pris une telle place dans la vie des français que certaines font l’objet d’un véritable culte. Et cette culture n’a pas que des points négatifs. Elle permet aussi de montrer des univers qui eux-mêmes peuvent susciter de puissants outils de réflexion et de visualisation.
Dans mon article « l’art dans les séries TV », j’ai mentionné quelques séries qui mettaient en lumière des arts et des artistes. Par ailleurs, au-delà de la simple analyse de plans, on peut voir dans certaines séries des problématiques actuelles et futures. Celles-ci peuvent nous servir comme base pour nos créations. Pour lire l’article « l’art dans les séries TV » cliquez-ici.
13. Apprenez à développer un regard analytique
Apprenez à repérer des analogies, ou bien à retrouver des lieux historiques au travers de peintures. Prenez soin d’observer la nature dans le détail. Voilà autant de moyens de développer son regard analytique. C’est-à-dire que vous cherchez des relations entre différents éléments. À la suite de cela, il vous sera plus aisé de trouver des corrélations entre des formes et des matières par exemple. De plus, en agissant de la sorte, vous allez autant développer votre vision que votre pensée créative.
Dans le cas de figure ci-dessous, vous pouvez voir des photos prises dans un musée du Havre (le MUMA). Je les ai mises en relation avec les oeuvres d’un artiste japonais qui exposait au Salon National des Beaux Arts. Ce qui est fascinant c’est de voir comment on peut trouver des similitudes qui sautent aux yeux via ces images.
Lorsque j’ai pris ces photos, je ne pensais pas à les mettre en relation. Une fois confrontées de la sorte, on remarque comment ces algues peuvent être exploitées sur le plan pictural. Et c’est exactement ce que je conseillais dans mon article sur le MUMA. J’avais évoqué le pouvoir inspirant de cet alguier. L’oeuvre d’art exposée ici m’aide à modéliser ma vision et par conséquent valide mon raisonnement.
14. Rêvez et anticipez le futur
J’exploite mes rêves en permanence. Ils sont à l’image d’un moteur pour ma créativité artistique. Quand j’ai rédigé un article sur le sujet il y a 7 ans, je ne pensais pas que mes écrits résonneraient dans autant d’esprits. Aujourd’hui, je peux vous dire à nouveau que vos rêves ne sont pas à prendre à la légère.
Plus ils paraissent démentiels et plus vous devez y accorder de l’attention. J’ai pour ma part fait un rêve totalement idéaliste pour ne pas dire utopiste. Je l’ai formalisé sous la forme de dessins. Et au sein de l’article « ce musée que vous ne verrez jamais », je vous explique comment et pourquoi cette vision m’a traversé. Pour lire cet article, cliquez-ici.
Pour exploiter vos rêves, vous n’avez pas besoin d’avoir un niveau de dessin académique et de talents spéciaux. Un carnet de note et un peu de temps pour rédiger vos visions suffiront. C’est la manière dont vous allez hiérarchiser vos idées qui fera la différence.
En prenant soin d’analyser en détails des images, des sons, des sensations, vous parviendrez à dégager des mots, voire des problématiques. Pour ces raisons, ne sous-estimez pas le pouvoir de vos rêves, car ce sont eux qui vous projettent dans des futurs possibles. Pour lire l’article « le rêve dans le processus créatif « , cliquez-ici.
15. Prenez de la distance
Prendre de la distance est l’une des meilleures choses à faire pour développer sa créativité artistique. Cela vous permettra de jauger à quel point vous pouvez être influencé par votre lieu de résidence, et comment l’absence de sollicitations et de bruits peut vous apporter un plus dans votre processus de développement créatif. Le silence est un excellent outil pour réfléchir et remettre en ordre un ensemble d’informations qui ne se connectaient pas auparavant. Au sein de la presse « Feel Good », de nombreux articles évoquent la méditation et des séances de repos prolongé.
J’aimerais vous confirmer ce propos. Cependant, nous ne sommes pas tous capables d’intégrer la méditation dans notre hygiène de vie. D’après moi, avant de chercher à pratiquer des techniques méditatives, la meilleure solution reste un éloignement mesuré et progressif. En réalisant des « escapades » de courtes durées dans différents lieux, vous serez plus à même de savoir de quel niveau de prise de distance vous avez vraiment besoin.
À titre d’exemple, je suis parti 4 jours à Lisbonne il y a peu de temps. Au-delà de l’aspect culturel et historique des lieux, la différence de rythme vis-à-vis de Paris est criante. Le changement de climat, de densité de population et l’absence de publicités invasives sont extrêmement curatifs. Malgré la courte période, j’ai eu l’impression de vivre une semaine complète. Comme on pouvait s’y attendre, la perception du temps est aussi conditionnée par des éléments concrets.
Conclusion
En conclusion, vous aurez compris que pour développer sa créativité artistique il faut penser à de multiples leviers de développement. C’est pourquoi il me paraissait plus pertinent d’écrire ces conseils comme des entrées à des textes plus denses. En raison des multiples et diverses routines à mettre en place, il ne tient qu’à vous de pousser plus loin dans l’exploration de mes textes pour y saisir d’autres voies et conseils. Quoi qu’on en dise, il n’y a pas de recette miracle qui vous permettra de devenir un hyper créatif en deux jours.
Cela nécessite un investissement temporel qui vous aidera à développer un état d’esprit évolutif. C’est-à-dire un mode de fonctionnement où votre pensée créative sera croissante et non limitée. Cependant, comme vous pouvez l’imaginer, il existe bien d’autres moyens avec des cas pratiques pour développer sa créativité. Ces différentes méthodes vous seront présentées dans un autre article sur le développement de la créativité artistique.
D’ici là, je vous invite à choisir une ou plusieurs pistes dans cette liste pour laisser libre cours à votre créativité.