Pourquoi mettre en place une stratégie de communication ? 1


Pourquoi mettre en place une stratégie de communication ?

 

J’ai déjà abordé à de multiples reprises sur ce site et sur les réseaux sociaux l’importance de la communication dans les métiers de la création. Vous pouvez le voir dans cet article en cliquant ici ou encore celui-là pour ne citer qu’eux. Depuis 6 ans maintenant, j’entends encore et toujours les mêmes discours. Beaucoup d’artistes restent figés dans leurs démarches mais le monde, lui, avance… et ne les attend pas.

Pour exprimer à nouveau mon point de vue sur ce sujet, je vais encore vous parler de la communication des artistes. En prenant soin d’y intégrer des exemples simples et chiffrés, pour rappeler que communiquer est un métier. Et qu’il est nécessaire de penser grand pour espérer acquérir de l’audience. Libre à chacun par la suite de croire qu’il pourra diffuser son art sans réfléchir à une stratégie globale de communication.

 

De nombreux artistes me contactent souvent pour me poser la même question :

 

Comment faire pour communiquer autour de son exposition ou d’un événement artistique ? 

 

La réponse la plus simpliste tendrait à dire : avec beaucoup d’argent ! La réponse la plus censée serait plutôt : avec un véritable plan global de communication… et beaucoup d’énergie. D’ailleurs, il est impératif de se poser « LA » bonne question :

 

Avez-vous du temps ?

 

C’est-à-dire : combien de temps êtes-vous prêt à accorder pour ça ? Si vous n’avez aucune connaissance des réseaux sociaux et aucune facilité avec les outils numériques, alors effectivement votre communication aura un coût élevé. Les réseaux nécessitent un temps d’investissement ingrat qui ne portera pas ses fruits avant plusieurs mois, voire plusieurs années dans certains cas de figure. La plupart des artistes professionnels ont depuis longtemps compris qu’il fallait confier leur « com » à des personnes dont c’est le métier. Croire un seul instant que l’on peut « broder » une stratégie de communication avec des amis ou avec le fils de l’oncle Marcel est un leurre.

 

La communication a un coût, il est temps de l’intégrer

 

Aujourd’hui, vous devez prendre pleinement conscience de la multiplicité des plateformes, et surtout de leur complexité. Facebook est un excellent exemple de réseau qui change régulièrement sa politique de diffusion de contenus. Et aujourd’hui, il est clair que pour y communiquer vous n’avez pas d’autres choix que d’investir. Vous ne pouvez plus publier sur Facebook sans que l’on vous propose de « booster » votre publication. Il en est de même pour l’ensemble des réseaux sociaux, la visibilité a désormais une tarification bien établie. On ne peut plus mettre un post sur Pinterest sans se retrouver face à un « Business Hub ».  En clair, tout est devenu payant, c’est simple (et basique !) à comprendre et malheureusement difficile à assimiler pour certains.

 

Le Business Hub de Pinterest est un outil puissant et complexe qui donne des informations intéressantes sur son audience.

 

Un public de plus en plus difficile à atteindre

 

Les sommes à investir ne sont pas extravagantes pour tester vos publications. Le véritable problème se situe plus dans la captation d’un public. Les gens qui vont percevoir vos publications ne vont pas forcément suivre votre profil, et acheter vos œuvres par coup de cœur. Les outils  statistiques et publicitaires sont assez précis pour que rapidement vous puissiez obtenir des informations sur ceux qui seraient susceptibles d’apprécier votre travail. Cependant, la frustration peut très rapidement s’installer puisque la logique économique de Facebook vous pousse à communiquer en payant de manière systématique. Autrement dit, peu importe le nombre de personnes qui vous suivent, ce qui compte c’est la somme que vous allez investir pour être visible par eux tout au long de l’année.

 Pour « Booster » sa publication et toucher au minimum 8000 personnes sur 5 jours il faut payer 37 euros…

 

Vous n’imaginez pas le nombre d’artistes qui pensent pouvoir communiquer en postant une fois ou deux sur Facebook. Si cette plateforme était aussi clémente envers les novices, elle ne mettrait pas autant d’obstacles entre vous et la « bonne » information. Ce que j’entends par obstacles c’est la capacité de ce réseau à faire preuve d’opacité sur ses pratiques de circulation de l’information. Alors que pour ce qui est de la propagation des textes et des images aux contenus sensibles, c’est la fête du complotisme.

 

Les réseaux sociaux évoluent et nécessitent de

mettre à jour en permanence ses connaissances

 

C’est d’ailleurs une évolution dont j’ai découvert les effets au fil du temps avec mon site. Il y a quelques années, il me fallait beaucoup moins d’énergie et d’implication pour diffuser un article. Dorénavant, vous n’avez pas d’autres choix que de prévoir grand, large et beaucoup de temps pour intégrer les subtilités des outils de diffusion. Certains me diront qu’ils n’ont rien à faire, et qu’un simple post leur permet d’engranger de bons résultats.

En réalité, tout dépend de qui vous suit et bien entendu de l’implication de vos followers. Pour exemple, Facebook limite vos interactions avec votre public. Comment le font-ils me direz-vous ? Ma foi, en limitant la visibilité de vos posts. Par exemple, avec une page de plus de 1000 followers, mes publications ne cumulent pas des centaines de likes. Et ceci pour la simple et bonne raison que Facebook limite (dans un pourcentage inconnu) le nombre de personnes qui verront vos interactions.

 

D’après une étude récente : « 1 fan d’une page sur 18 voit désormais ses publications sans media payant – soit une baisse relative de 6% au cours des trois derniers mois. »

 

Pour 1000 followers, vous toucherez facilement une centaine de personnes, mais Facebook vous proposera « un coup de boost » à grand renfort d’euros. Le plus surprenant dans tout ça c’est lorsqu’on vous propose de toucher les personnes qui se sont inscrites pour suivre votre page… En clair, si 1 million de personnes vous suivent, celles qui verront votre publication dans leur fil d’actualité seront beaucoup moins nombreuses. En ce qui concerne les réactions de ce public à vos posts, ceci est une autre histoire.

Facebook n’est pas une société capitalisée en bourse pour rien, et vous allez vite comprendre pourquoi. Pour une publication standard, on vous propose toujours un boost. Autrement dit, on vous demande de définir un budget sur une durée. Le tout est ciblé avec des outils qui vous aideront à choisir un public selon des critères très précis… Ethnie, genre, religion, affinités diverses et variées qui permettront de créer une cible de choix. Comme vous l’imaginez bien, plus vous y injectez de l’argent et plus on vous promet de récolter une audience en milliers d’utilisateurs.

 

Sans budget, peu de chance de gagner en visibilité

 

En prenant l’exemple de Facebook, j’ai souhaité mettre l’accent sur un point que beaucoup d’artistes oublient dans leur stratégie de communication : Le budget. Lorsque l’on souhaite développer son activité, de nombreux postes de dépenses sont à prévoir. Et cela va du graphiste pour son site, à celui qui photographiera votre œuvre. N’oubliez jamais qu’il y a quand même des sommes incompressibles. On ne négocie pas avec Facebook, et vos variables d’ajustement dépendent de la nature du public et de la durée de sollicitation de votre annonce. Avant de vous lancer dans une grande campagne, vous devrez vous poser une autre question :  Quelles sont les personnes qui me suivent et qui perçoivent vraiment mon art au travers des réseaux sociaux ? Cette question pourrait vous faire économiser de l’argent si vous savez en y répondant comment réagir par la suite.

 

Une stratégie de communication, c’est aussi des temps de travail incompressibles

 

Mettre en place une stratégie de communication est un processus long mais nécessaire. Malgré les années, je reste encore surpris de voir que beaucoup d’artistes se définissant comme professionnels refusent cette stratégie. On ne peut plus toucher et garder l’attention d’un public sur le long terme si l’on se contente d’une publication de temps en temps. Pour s’en convaincre, je vous donne un exemple précis : dans le cadre d’une expérience, j’ai travaillé pendant plusieurs jours sur mon compte Pinterest. J’ai donc réussi à atteindre une audience équivalente à 150 000 visiteurs par mois sur ce profil. Mes résultats n’ont pas été obtenus en une heure. J’ai dû sélectionner des images, les retoucher, programmer des heures de diffusion. Et surtout, m’y atteler pendant un certain temps.

 

Ne confiez pas votre communication à des amateurs

 

Ce travail aurait été facturé par un professionnel au minimum à 150 euros par jour. A l’image de cet article que vous lisez, tout à un coût. Si je le diffuse gratuitement, regardez combien de magazines d’art possèdent des blogs actifs. Vous comprendrez alors que c’est une ligne budgétaire qu’ils ne s’accordent pas. Il arrive que certains magazines passent par des stagiaires. Même si au pays des stagiaires la gratuité est reine, elle n’est pas sans conséquences. Quand vous sous-estimez votre communication en la confiant à des stagiaires ou des personnes peu qualifiées c’est un risque que vous prenez.

En cas de bad buzz, de mauvaise manipulation ou d’absence de résultat, on ne peut s’en prendre qu’à soi-même. Dans la presse classique, communiquer a un coût bien établi aussi. Les tarifs qui sont affichés vont bien au-delà de la centaine d’euros. C’est pour cela qu’il faut se demander si son public est réceptif aux petites annonces ou aux publications sur les réseaux sociaux.

 

La presse et son modèle de publication

 

Au sein des magazines, les tarifs commencent en moyenne à 150 euros. Pour ce prix, vous avez une présence de quelques lignes dans une page aux annonces multiples. La visibilité au quart de page se paie à partir de 500 euros. C’est un ensemble de paramètres qui une fois encore vont définir la somme à investir. Les magazines parlent facilement de tirages et en fonction du nombre d’exemplaires tirés les prix peuvent facilement monter.

 

Pourquoi mettre en place une stratégie de communication ?

 

Deux exemples de tarifs en 2019 pour diffuser une annonce dans un magazine d’art.

 
Pourquoi mettre en place une stratégie de communication ?

 

Conclusion

 

En conclusion, il faut s’interroger sur le meilleur rapport entre le relais de diffusion et la somme qu’on y investit. Est-il encore intéressant de nos jours d’investir entre 2000 et 3000 euros pour une page dans un magazine d’art ? La question est légitime dans un monde où les réseaux sociaux cumulent utilisateurs et profils ciblés. Les magazines avancent des milliers d’abonnés, mais combien parmi eux lisent chaque article et prennent le temps de regarder chaque annonce ?

 

Travailler avec un professionnel de la communication c’est aussi s’accorder du temps. Celui de la réflexion avant tout, mais aussi celui de la recherche de la réussite. Un professionnel a tout intérêt à ce que votre travail avec lui aboutisse, puisque cela appuiera sa compétence. Je vais donc conclure en vous conseillant ceci : Prenez le temps de bien prendre conscience de l’évolution des réseaux et du nombre d’auteurs présents sur le marché. Et n’oubliez pas que dans cette période où l’attention est courte, il faut de longues démarches pour s’insérer dans le tissu professionnel des arts.

 

N’hésitez pas à réagir à mon propos dans la section « commentaires » de cet article. Par contre, si vous souhaitez envisager une discussion professionnelle autour de la diffusion de votre art, je reste disponible sur ma messagerie professionnelle.

 

 


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