Elizabeth Gilbert, Comme par Magie : Vivre sa créativité sans la craindre 2


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Elizabeth Gilbert est connue à travers le monde depuis l’adaptation de son livre bestseller « Mange Prie Aime ». N’ayant jusqu’à présent lu aucun de ses livres, c’est véritablement par curiosité que je me suis dirigé vers cette lecture. N’obtenant aucun signe de vie du service presse de la maison d’édition pour recevoir un exemplaire, j’ai été comme d’habitude voir mon fournisseur officiel :  ma bibliothèque. D’ailleurs, plus j’y pense et plus je me demande pourquoi ces temples de la lecture ne sont pas plus fréquentés. A croire que l’on ne voit pas tout le potentiel d’un livre sur une vie… Ceci étant dit, j’ai donc pu emprunter un exemplaire et, une fois en main, j’ai commencé ma lecture, les yeux brulants de découvrir des textes inspirants.

 

Curieusement, dès le départ, la mayonnaise ne prend pas, pire je m’ennuie et la lecture des 60 premières pages me parait à la fois longue et sans saveur particulière. Je redouble d’efforts pour me concentrer (j’ai pour habitude de lire partout, du métro aux files d’attente) et enfin les mots viennent à résonner en moi. Il faut dire que lorsque l’auteure a commencé à personnifier les idées, j’ai eu du mal à me projeter dans son monde magique (ambiance Poudlard comme elle l’indique) où ses témoignages prenaient presque une sonorité religieuse. On peut très facilement aller dans le sens de l’écrivaine qui décrit assez précisément sa vision de la créativité, mais nous ne sommes pas obligés d’adhérer à cent pour cent à sa vision très singulière de la chose. Voilà par exemple sont point de vue sur les idées :

 

« par conséquent, les idées sont éternellement en train de tournoyer autour de nous en quête de partenaires humains disponibles et consentants. » (…) «  Quand une idée estime avoir trouvé quelqu’un – vous, par exemple – qui serait en mesure de la faire apparaître en ce monde, elle vous rend visite. »

 

Voilà le genre de passage qui peut effectivement vous détourner des théories de l’écrivaine. Alors que je ne peux que vous préconiser d’aller jusqu’au bout de la lecture, car il y a quand même des citations qui sont intéressantes à lire. Comme dans le passage (chapitre : la tartine de merde) où elle exprime la difficulté de travailler dans un domaine créatif et où elle pose la question qu’il faut absolument se poser avant de commencer toute action  :

 

« Du coup, la question n’est pas tant : « Qu’est-ce qui vous passionne ? » que : « Qu’est-ce qui vous passionne suffisamment pour que vous puissiez supporter les aspects les plus désagréables de la tâche ?  »

 

M comme magie n’est pas un livre de développement personnel comme un autre. Il n’y a pas d’exercices ou encore de techniques créatives qui viendraient étayer un propos. Ici, il est question de transmettre une expérience qui s’agrémente de nombreux cas de figure qui, au fur et à mesure, deviennent intéressants. De multiples phrases clés vous conforteront dans votre point de vue, et d’autant plus si vous êtes accoutumé au discours de nature ésotérique. D’autres vous guideront et vous feront même sourire tant l’écriture du livre est sans détours sur des avis complètement tranchés.

 
« L’argent aide, c’est certain. Mais si l’argent était la seule chose dont les gens ont besoin pour mener une existence créative, les milliardaires seraient les penseurs les plus imaginatifs, productifs et originaux d’entre nous et ce n’est tout bonnement pas le cas »
 

Je me suis posé la question suivante : est-ce que le livre bénéficie d’une telle mise en avant à cause de la notoriété de son auteure ? Ou est-il simplement génial et indispensable à toute personne souhaitant dépasser ses peurs et passer à l’acte créatif ?

Ne pouvant répondre à cette question, je peux au moins m’engager sur mon ressenti à l’issue de cette lecture. Personnellement et en toute franchise, ce livre ne m’a pas fait pousser des ailes. Je n’ai pas ressenti la puissance d’un livre de développement personnel qui vous conduit dans vos retranchements et qui vous donne l’envie d’en apprendre d’avantage sur les écrits de son auteure. Si le premier tiers du livre ne m’a pas bluffé, le reste a par contre confirmé mon avis sur le type de personne à qui je conseillerais ce livre. A force de lire des livres sur le sujet, celui-ci n’a malheureusement pas trouvé de place de choix dans mon top 10 sur le thème. Néanmoins, il conviendra parfaitement à toute personne qui ne se sent pas à l’aise à l’idée de démarrer une carrière où la créativité est à la base de la profession. Je ne peux pas vous garantir que vous allez apprendre de grandes choses si vous êtes un professionnel des arts, je vous dirai par contre que vous passerez un bon moment de lecture, avec malheureusement une finalité trop courte, voire brutale. La conclusion n’est pas une partie extrêmement développée et vous donne envie de contacter la maison d’édition pour savoir quand la suite est programmée. 300 pages sur un sujet comme celui-ci vous apparaitront comme une introduction, si comme moi vous n’avez pas immédiatement adhéré à la première partie du livre. Il y a malgré tout des thèmes, des mots et des situations qui amèneront n’importe quelle personne en quête de réponse à trouver des voies, pour ne pas dire des directions.

 
« Nous avons besoin de quelque chose qui nous emmène si loin de nous-mêmes que nous en oublions de manger, aller aux toilettes, tondre la pelouse, en vouloir à nos ennemis, ruminer nos incertitudes. »
 

Par contre, je pense qu’il est important de spécifier que si vous avez un caractère très comment dire… « fermé » aux théories autres que scientifiques, vous risquez de ne pas embrasser l’atmosphère générale du livre et, par conséquent, de vous ennuyer en lisant cet ouvrage. Il n’est pas écrit pour un public qui s’attend à trouver un guide composé d’exercices, d’extraits de textes avec des mots en gras accompagnant des tableaux graphiques. On est ici dans une forme de magie qui, à l’image des idées à la recherche d’hôtes, doit vous pénétrer et vous pousser à prendre confiance en vous pour provoquer la première action. Celle qui vous fera prendre conscience que la peur doit laisser place à la curiosité, et par conséquent lancera la réaction en chaine censée vous libérer. Cet ouvrage a une tonalité assez accessible et peut-être que cette vulgarisation manque parfois de technicité ou d’un je-ne-sais-quoi d’originalité qui vous dirait que vous avez un livre de chevet dans la main. Mais comme nous l’apprend l’auteure elle-même, de toute manière ce n’est pas grave. Cette publication est avant tout destinée à exposer au grand jour une idée qui l’a habitée. Pour le reste, c’est-à-dire l’appréciation des écrits et ce qu’ils nous apporteront, c’est déjà une autre histoire qui de toute façon ne regarde personne d’autre que nous-même.

 
 


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