Olivier Ledroit est un auteur de BD que les lecteurs du site connaissent très bien. Et pour cause, dès que j’en ai l’occasion je prends plaisir à partager avec vous des images de ses créations. En effet, si vous êtes un nouveau lecteur, sachez que j’ai déjà écrit de nombreux articles à son sujet. (D’ailleurs, vous pouvez toujours les consulter en cliquant sur les liens suivants : Expo 2014, Expo 2015, Expo 2016, Expo 2019)
Par chance, j’ai réussi à voir son exposition à la Galerie Barbier le dernier jour de sa présentation. De ce fait, je n’avais pas d’autres choix que d’écrire un nouvel article. (Si avec ça on ne me reconnait pas le statut de fan officiel ;-)). Plus sérieusement, il faut admettre que cette année, une fois encore, Olivier Ledroit nous a gâté. Puisque les planches du tome 2 de sa BD « Le Troisième Oeil » sont à la hauteur de ce que l’on pouvait attendre de lui.
Une qualité picturale dont on ne se lasse pas
C’est-à-dire qu’Olivier Ledroit confirme ce que nous savions déjà. Non seulement il possède un talent rare, mais en plus il sait tirer avantage de sa créativité. En fait, il fait partie de ces auteurs qui sont capables à la fois d’enchainer des séries radicalement différentes, tout en évoluant et améliorant son style, année après année. Je n’ai pas autant d’images que d’habitude à vous montrer cette fois ci, mais je tenais quand même à vous montrer quelques planches qui, à mon avis, méritent que l’on y accorde un peu d’attention.
Comme vous le savez, j’aime aller à la rencontre des auteurs de BD et cela pour plusieurs raisons. L’une d’entre elles est qu’ils ont cette obligation de compétence en terme de narration. Si un auteur de BD est incapable de vous raconter une histoire, ne serait-ce que par le biais d’une planche, c’est qu’il s’est trompé de métier.
Une exposition comme un hommage à la peinture directe
Dans le cas d’Olivier Ledroit, ses compétences narratives et illustratives ne font que croitre. Tant et si bien qu’il n’hésite pas à repousser ses limites graphiques, proportionnellement à des contraintes de taille. Pour avoir vu bon nombre de planches de BD dans ma vie, je ne me souviens pas avoir vu autant de planches de si grandes dimensions. Olivier Ledroit s’évertue avec ses dessins à nous décrire des univers entiers.
Ainsi, il nous laisse pantois devant une maitrise de la couleur qui nous semble sans limite. On se plait à se rapprocher pour apercevoir tout le talent de cette mise en couleur directe. Un procédé qui est assez rare aujourd’hui. Car il nécessite une forme de justesse qui ne supporte pas les erreurs de goûts.
Au fur et à mesure de ma visite, j’ai pu apercevoir et reconnaître ce trait, cette technique qui me plait tant. Celle que j’ai pu apprécier au fil du temps et au travers de certaines publications. Parce qu’entre nous, cela fait juste plus de 20 ans que je vois des dessins d’Olivier Ledroit. Donc forcément j’ai vraiment la sensation d’avoir vu naître et évoluer une identité graphique qui ne cesse de me surprendre. Il y a dans son oeuvre un plaisir visible de la pratique du dessin. Une passion pour les formes, les traits et la mise en scène.
Une maitrise du dessin qui lui permet de travailler ses planches comme des tableaux
Avec Olivier Ledroit on ne se lasse pas de passer d’une planche à l’autre tant elles fourmillent de détails. En conséquence, on visualise assez rapidement l’une de ses illustrations sur l’un de nos murs. Car il y a une particularité dans son oeuvre, c’est qu’elle est très picturale. Tant et si bien que cette esthétique peut parfois s’étendre en dehors de la feuille et se retrouver jusqu’au cadre de l’image.
Nous avons déjà vu comment ses dessins peuvent rentrer en correspondance avec des matières et des formes inattendues. Dans les précédentes expositions, on avait déjà pu apercevoir des engrenages, de la dentelle ou encore une sculpture de l’un de ses personnages. Ce qui m’amène à dire qu’il y a constamment de la surprise dans ses expositions. Il essaie toujours d’aller là où on l’attend le moins.
Un auteur dont les oeuvres sont à contempler sans modération
Ce que l’on remarque assez aisément avec Olivier Ledroit c’est sa capacité d’adaptation. C’est-à-dire que sur un plan graphique il peut faire coïncider une atmosphère au sujet de la planche. Sans pour autant qu’elle en devienne étrangère à l’ensemble de son récit. Autrement dit, malgré des prises de risque colorimétrique, il y a une homogénéité pour ne pas dire un équilibre visuel tout au long du récit. Cela se remarque assez facilement dans les différentes scènes. Et cela, qu’elles soient intimes, oniriques ou encore descriptives d’une scène d’action. De ce fait, la couleur et le cadrage prennent alors eux aussi pleinement leur rôle. Au point de démontrer une fois de plus un talent particulier pour la narration.
Il y a indéniablement beaucoup à dire sur Olivier Ledroit. Et tout autant à voir dans son oeuvre. Alors si jusqu’à maintenant vous n’aviez jamais entendu parler de lui, je crois qu’il est temps pour vous d’observer l’ensemble de ses réalisations. D’ailleurs, pour les chanceux qui le découvrent, sachez qu’il y a toujours son Artbook de disponible chez certains libraires. Pour ma part, j’ai un exemplaire qui trône royalement dans ma bibliothèque. Et je peux dire en toute honnêteté que c’est l’un de mes plus beaux livres.
La Galerie Barbier, un espace appréciable et d’une grande qualité
En outre, je tenais aussi à remercier la Galerie Barbier qui, comme à son habitude, m’a permis de profiter de l’exposition dans de bonnes conditions. C’est-à-dire que l’accueil est toujours à la hauteur de ce que l’on peut attendre d’une galerie professionnelle.
Cela peut vous paraître étrange à lire mais toutes les galeries ne se valent pas en terme de qualité de service. Alors je crois qu’il ne faut pas hésiter à le dire lorsque l’on est bien accueilli. D’autant plus que cela participe à l’expérience d’une exposition, et que potentiellement cela incite autant à revenir qu’à l’acte d’achat.
L’un des tableaux en vitrine donnait déjà la tonalité de la qualité des peintures que l’on trouvait au sein de la galerie.
Vous pouvez acheter des livres en édition limitée directement en galerie. De grandes signatures se côtoient dans un agencement qui invite les passionnés à feuilleter ses ouvrages de qualité.
La galerie réalise souvent des produits dérivés en partenariat avec les artistes, comme ici avec cette planche de skate signée.
Conclusion
Pour conclure, cette exposition m’a permis de voir des planches denses, colorées et d’une grande richesse graphique. J’admets sans mal que je fais partie de ceux qui apprécient encore la qualité d’un dessin, et cela peu importe le thème. Dans ce cas de figure, j’ai pris un grand plaisir à détailler chacune des planches exposées. Et surtout voir comment les traits et les mises en couleurs ont été réalisés.
En somme, Olivier Ledroit nous a démontré une fois de plus son talent. Nul doute qu’avec cette série il trouvera de nouveaux lecteurs. Et qu’ils seront ravis de pénétrer un univers riche en détails et en couleurs. Pour ma part, je suis toujours curieux de savoir quelle sera la teneur des prochains dessins. Et à la vue des quelques planches que j’ai pu voir, je reste persuadé que le meilleur reste à venir.