L’exposition VLAN ! 77 ans de Bandes Dessinées à Lyon et en région se tient actuellement à la galerie de la bibliothèque municipale de la Part-Dieu jusqu’au 4 novembre. Elle a pour objectif de mettre en lumière le rôle des éditeurs lyonnais dans le paysage de la bande dessinée française. Pour appuyer la démonstration, c’est avec force d’ouvrages et de planches que l’exposition nous plonge dans de multiples publications au travers des années.
Les moyens mis à disposition de l’exposition sont clairement visibles avec une scénographie soignée. De nombreux meubles sont disposés pour présenter les titres dans les meilleures conditions. Ce parcours dans son ensemble tient sa promesse en offrant assez d’éléments pour comprendre la place des éditeurs sur cette période.
Les titres sont nombreux et rappelleront aux plus anciens des lectures que l’on pouvait glisser dans son sac. Certaines couvertures peuvent surprendre aujourd’hui mais elles donnent surtout des informations sur leur époque de publication. Moi, je ne me lasse pas de ce coté complètement décalé qui, de nos jours, pourrait prêter à sourire. « Tom’X contre les 13 cagoules », le titre nous embarque déjà dans une « drôle » d’histoire.
De nombreuses couvertures de titres à succès éveilleront, j’en suis certain, votre curiosité et vous procureront de quoi vous divertir. Personnellement, je ne me remets pas de cette improbable composition (ci-dessous) et surtout de ce pied qui surgit sur la partie gauche de l’image. Le dessin parfois approximatif trahit un rythme de production soutenu, comme on peut le voir aujourd’hui encore dans le monde du comics par exemple.
Les couleurs, elles aussi, participent à ce coté vintage qui vous saute aux yeux avant même le titre des BD.
Certaines illustrations sont plus abouties que d’autres, comme ici avec « Dorothy fille de la jungle ». Chaque époque ayant sa fille ou son fils de la jungle, le phénomène a engendré un terme : Tarzanide. Ogar ou Dorothy sont des tarzanides, autrement dit ce sont des personnages qui ont été créés suite à l’engouement suscité par la figure de Tarzan. Depuis plusieurs décennies, les personnages vivant dans la jungle peuplent l’imaginaire collectif. Et malgré les années, ce n’est pas un genre qui lasse les lecteurs.
Dorothy s’est probablement échappée de sa planche pour permettre aux plus jeunes de prendre les selfies les plus audacieux.
Sur l’un des murs de la salle principale, un immense panneau vous permet de voir d’un seul tenant l’étendue d’une publication BD. La modeste taille des planches est, à elle seule, un rappel de ces petits formats de poche que l’on emmenait partout.
L’exposition s’organise sur différents espaces en prenant soin de mettre à disposition tous les documents nécessaires à la compréhension des planches exposées. Comme à l’accoutumé, vous retrouverez des planches de BD avec la possibilité de voir le rendu dans la version imprimée. Des reportages sont diffusés sur des écrans et plusieurs bacs sont placés pour vous faire découvrir des ouvrages.
Les dessins sont mis en scène avec leurs publications respectives. Cela donne toujours l’opportunité de voir la différence entre le format de l’auteur et la version imprimée.
Le sujet de la censure est aussi abordé par le biais d’un panneau explicatif. Il ne faut pas croire qu’à l’époque on pouvait planter des flèches et dessiner des femmes sexy sans se soucier des conséquences.
Cette exposition retrace comme il se doit un passé que l’on a tendance à oublier. Elle est accessible à tous y compris à ceux qui sont totalement désintéressés par le sujet. S’insérant dans un festival BD de grande échelle, elle est une étape de plus dans un parcours consacré à la bande dessinée. La bibliothèque étant à proximité immédiate de la gare, je n’avais aucune excuse pour ne pas m’y rendre. Si vous avez l’opportunité de passer par Lyon, n’hésitez pas à la faire. Au pire, vous ferez un voyage rétro ; au mieux, vous aurez un peu plus de connaissances sur le sujet. Pourquoi s’en priver ? 😉
Voici la vidéo de présentation de l’exposition.
Merci
Tout le plaisir était pour moi 😉