« L’Observatoire de la lumière » de Buren à la Fondation Louis Vuitton


 

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Le hasard fait décidément bien les choses, un dimanche pluvieux, gris, à ne pas pointer le bout de son nez dehors… et l’opportunité de pénétrer dans l’un des nouveaux temples parisiens, à savoir la Fondation Vuitton. Ouvrant gracieusement ses portes afin de présenter au plus grand nombre une exposition thématique, la fondation a créé la surprise en mettant en place un événement exceptionnel. Résidant à moins de 5 minutes des lieux à vol d’oiseau, je n’avais aucun autre choix que de prendre un parapluie pour éviter le déluge et cette humidité décourageante. Une dernière précision, car j’ai envie d’être franc dès le départ, c’est uniquement le bâtiment et lui seul qui m’a sorti de chez moi dimanche dernier. N’oublions pas que pour voir une telle prise de risque architecturale, il vous faut au moins aller jusqu’à Bilbao.

 

Franchir les portes de cet espace titanesque aux accents futuristes était donc une première pour moi. Passée l’entrée, les multiples points de contrôles et les sourires des nombreux agents d’accueil, le voyage pouvait enfin commencer. J’avais attendu de me rendre en ces lieux baignés de lumière, patientant pour une expo d’envergure. Le calendrier jouant en ma faveur c’est Buren qui a piqué ma curiosité avec son travail sur le bâtiment en lui-même. De vous à moi, nous pouvons penser tout le bien ou tout le mal que l’on veut de Buren, force est de constater que son œuvre est tellement adaptée à l’architecture que l’on pourrait croire que la mise en couleurs était pensée pour s’y greffer dès le départ.

 

Certains parlent d’insecte géant, d’autres d’une sorte de vaisseau spatial comme échoué au milieu de la forêt. Cette impressionnante masse de verre et d’acier qui détonne dans tous les points de vue, s’organise autour de plusieurs volumes bien distincts. La présence de plusieurs maquettes pour comprendre où l’on se trouve dans la fondation est indispensable. Elles vous révéleront les secrets de l’architecture intérieure. Il faudra par contre prendre des escaliers et accéder à un petit espace baptisé « studio » pour y voir la maquette globale. Cette salle présente le projet par le biais d’un film, facilitant ainsi la perception globale de l’emprise au sol de ce volume à la morphologie si particulière.

 

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L’esthétique toute en voiles tendues du bâtiment se pare du jeu de couleurs avec merveille. Et pour cause avec 3600 éléments en verre répartis sur l’ensemble du complexe, il y a de quoi jouer pour créer cet « observatoire de la lumière ». L’architecture est à la fois sublimée et mise en relief d’une manière peu courante pour une construction de ce genre. Les encadrements qui découlent des espaces entre les structures offrent une vue imprenable sur la Défense. Le parc en contrebas, quant à lui, évoque une ville plus proche de Manhattan que de Paris.

 
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On pourrait croire en observant cette succession d’images que l’on viendrait à se lasser du jeu de damiers colorés, sachez qu’il n’en est rien. Au contraire, en fonction des lieux et de la lumière, l’ambiance est beaucoup plus confortable qu’il n’y parait. Peu importe le niveau, vous serez aussi bien à l’abri partiellement de la pluie et curieusement du vent. On en vient à imaginer des réceptions, des soirées ou autres événements qui, dans ce type d’écrin, deviendraient des références. Le bois de Boulogne est connu pour ces nombreux lieux de réception, nul doute que cet espace se privatisera rapidement et dépassera sa fonction initiale de lieu d’exposition.

 
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La régularité comme la couleur du bassin font un curieux écho à un reste d’architecture passée, visible au fond de l’image.

 
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Une explosion de couleurs au milieu d’une verdure qui se donne des faux airs de forêt luxuriante. Pour ceux qui pensent qu’une « canopée » est un ensemble de vitres sur un amas de métal, disons qu’à cette hauteur, avec cette vue vous êtes plus proches de la définition qu’au sein du nouveau quartier de châtelet les halles…

 

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Comme une oasis aérienne, les visiteurs se pressent un peu partout pour s’immortaliser à un endroit puis à un autre. C’est donc un ballet incessant de visiteurs friands de selfies qui s’est approprié les lieux sans retenue. Prenant le temps de se poser pour discuter comme dans un parc, nombreux sont ceux qui restaient à l’extérieur et se laissaient recouvrir par les tonalités des films colorés.

 

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Passer d’un endroit à un autre, que ce soit en hauteur ou en sous-sol, permet de découvrir des formes, des lumières et des points de vues qui même par mauvais temps restent splendides à regarder. Visiter ce type d’endroit par un temps aussi maussade reste le test idéal pour se confronter au plaisir d’y déambuler malgré les aléas de la météo.

 

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Il n’y a pas que la structure du bâtiment qui invite au jeu des prises de vues, les effets de miroirs ont eux aussi leur part d’intérêt. Comme vous pouvez le voir sur les images qui suivent, le passage de l’eau n’apporte pas seulement une dimension d’apaisement. L’effet d’optique prolonge des jeux de lignes et de perspectives et agrandissent les espaces.

 
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Dans ce billet, je ne ferai aucun commentaire sur la collection d’art chinois à laquelle je suis resté complètement hermétique. J’ai surtout compris avec cet espace que l’agencement des salles donne une dimension cinématographique à n’importe quelle œuvre qui s’y présente. L’atmosphère est tellement agréable que de nombreux visiteurs n’hésitent pas à s’asseoir partout où ils se sentent à l’aise. Cette appropriation est un bon signe et un parfait test in situ pour les futurs architectes. Observer comment des spectateurs se déplacent et se posent en dehors des zones dédiées, permet aussi de trouver des idées d’agencements muséaux.

 

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Peu importe l’endroit où vous prenez position, il y aura toujours un angle de vue qui vous poussera à prendre une photo. Concrètement, si vous avez l’esprit créatif vous n’aurez aucun mal à trouver un intérêt à ce lieu. Soit vous en photographierez tous les recoins, soit vous en dessinerez d’autres. Il y a tellement à voir et à comprendre, ne serait-ce que dans la structure du bâtiment, qu’une fois à l’intérieur on se met à penser que l’on aurait imaginer les choses différemment à tel ou tel endroit. Et si vous commencez déjà à réfléchir de la sorte, c’est que vous vous y sentez déjà comme chez vous.

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