Savoir communiquer sur son projet artistique est essentiel pour n’importe quel artiste aujourd’hui. Cependant, nous le savons tous, que vous soyez autodidacte ou sortant d’une grande école, il y a des méthodes à connaître et à maîtriser si on désire réellement monter un projet. Pour faire face aux nombreuses solutions qui s’offrent à nous, le premier réflexe est de s’orienter vers des formations qui sont parfois couteuses ou inaccessibles par rapport à notre lieu d’habitation. Pourtant, il n’est pas rare de trouver un bon ouvrage récent qui puisse nous aider à nous organiser au mieux. Le genre de livre qui défriche quelque peu le sujet et nous offre des pistes auxquelles nous étions étranger. C’est le cas du livre de Jérôme Ramacker. J’admets volontiers être tombé dessus par hasard, en parcourant les allées de la bibliothèque Forney. Dès la lecture des premières pages, je me suis dit que ce livre pourrait devenir l’un des supports de travail de bon nombre d’entre nous.

 

« Communiquer sur son projet artistique », tout est dans le titre et heureusement pour nous le contenu est à la hauteur de nos attentes. L’auteur passe en revue dans un plan soigné les démarches et les pistes envisageables pour tout type d’artistes. Les exemples sont nombreux, les liens précis et le propos est bien argumenté. Le livre est bien écrit et se lit de manière rapide sans que l’on butte sur des tournures de phrases trop alambiquées ou des théories sans fondement. Il se peut que vous y trouviez certaines choses connues mais qu’il est toujours bon de se remémorer. Et puis, soyons honnêtes, on ne peut réécrire constamment ce qui tient du « tronc commun » de la communication. Si vous avez déjà parcouru un ouvrage du même genre, il est normal d’y trouver des parties qui feront écho à ce que vous avez déjà lu. Néanmoins, le livre par le biais de courts chapitres, d’exemples, d’exercices et de phrases clés peut pousser les porteurs de projets à développer leur réflexion de manière ordonnée et efficace. Le chapitre « Oser le marketing culturel » en est un parfait exemple. Hasard ou piqûre de rappel, au moment où je lisais la rubrique évoquant le fait de cibler son public et de prendre conscience de l’importance de la culture de celui-ci, Louis Vuitton faisait les titres de la presse à cause du mauvais accueil de la mallette de luxe géante installée devant le mausolée de Lénine…

 

Même si le livre tient ses promesses sur son sujet, on en vient à bout trop vite. 128 pages, c’est un peu court pour ceux qui maîtrisent certaines techniques de gestion de projet et c’est sur ce seul point que j’émettrai une réserve. J’ai eu la sensation de lire un livre qui posait de bonnes bases mais qui nécessitait une suite, comme s’il s’agissait d’un livre de poche faisant partie d’une série. Espérons que l’auteur prendra le temps de faire une édition augmentée ou orientée vers un public plus renseigné. Il y a tout un public à informer de manière plus précise, tout comme il serait intéressant de replacer le débat à un niveau européen. Il y a des exemples concernant la France et la Belgique, mais qu’en est-il pour le reste de l’Europe ? Personnellement, ce livre aura quand même réussi à me donner une idée à laquelle je n’avais absolument pas pensé. Et j’admets que s’il avait été mis en pages sous la forme d’un carnet avec de nombreuses pages vierges et des rubriques à développer, il aurait pris la place de mon moleskine au fond de mon sac. Malgré tout, si vous êtes un jeune artiste sortant de formation ou un auteur autodidacte qui est étranger aux principes de gestion de projet, je ne peux que vous conseiller de vous procurer ce livre… vous ne le regretterez pas.

 

Un dernier point, qui à mon avis a son importance, c’est la présence à la fin du livre de l’ensemble des ressources bibliographiques utilisées par l’auteur. Il est bon de voir que les pistes évoquées ont des sources vérifiables et accessibles pour plus d’informations.