© copyright image : Antoine Titus
C’est la panne sèche ?
Vous êtes en panne, rien n’y fait, vous pouvez essayer de lire, photographier, écrire ou encore dessiner… mais ça ne vient pas. L’inspiration n’est pas là, pire, votre main ne maîtrise plus aucun outil de production. Alors que faire ? Pas de panique, au-delà du syndrome de la feuille blanche il existe tout un tas de raisons qui ne nous permet pas de pouvoir nous concentrer efficacement. Alors, comment résoudre ce problème qui parfois peut s’étendre sur plusieurs jours ?
Changer vos routines et sortez de chez vous
La première des choses à faire est tout simplement de réfléchir à l’ordre de vos habitudes.
Si vous aviez pour rituel de vous lever, de vous préparer et d’attaquer directement une activité, apprenez à modifier votre comportement. Le premier de mes conseils est d’opter pour l’inversion et le décalage. Levez-vous une ou deux heures plus tôt. Sortez directement de chez vous, partez avec un carnet de notes (ou de croquis) et munissez-vous d’un appareil photo. Ensuite, choisissez un endroit sur une carte : centre-ville, zone industrielle, port, ruines, (ou encore la ville la plus importante à proximité de chez vous) dans lequel vous sentez un « potentiel inspirationnel », mais surtout que vous ne connaissez pas. N’allez pas vous perdre dans une zone pavillonnaire de Pérrigny sur l’oignon. Essayez de trouver un cadre complètement atypique, voire un espace verdoyant comme une forêt assez dense ou un lieu propice à une architecture différente.
Une fois sur place, ouvrez les yeux, les oreilles et votre coeur. Essayez de capter une atmosphère avant même de penser en terme de dessin, d’image ou d’écriture. Le piège est toujours le même quand on cherche à créer un environnement, un univers ou une histoire. On a toujours ce réflexe naturel de partir dans une représentation précise voire académique de l’espace que l’on veut représenter. Alors que l’intérêt d’une sortie c’est quelle fonctionne comme une bouffée d’oxygène et par conséquent que l’on agisse différemment dans notre captation d’une atmosphère.
Prenons un cas concret, comme une sortie dans un cadre médiéval
Au lieu de dessiner des ruines, écrivez et figez avec des mots les nombreux détails de ces anciens lieux chargés d’histoire : pierres, douves, surfaces rugueuses, végétations abondantes, hauteur des tours, précision de l’architecture et des sculptures, figures démoniaques, sous-bassements labyrinthiques, escalier à vis… voilà une liste non exhaustive de ce que vous pourriez noter dans un premier temps.
Dans un second temps, essayez d’imaginer la vie entre ses murs comme les habitudes des habitants, ou le genre de personnalités que l’on pouvait y croiser. Et enfin insérez un élément complètement anachronique pour stimuler votre créativité. Commencez alors à noter des idées de scénarios en commençant par « et si »
Et si un dragon dormait encore sous les douves du château. Par quel moyen serait-il possible de le réveiller.
Garde-t-il un trésor ou une arme particulière ?
Et si une armée de militaires se trouvait transposée dans la cour du château en plein conflit ennemi.
Quel camp les soldats choisiraient-ils de défendre ?
Et si un avion commercial s’écrasait sur le donjon du château avec parmi les survivants des personnages
emblématiques ou importants de notre époque ? Comme un artiste, un président ou un sportif de haut niveau.
Vous pouvez développer ce genre de raisonnement pour n’importe quelle situation avec un avantage de taille : c’est que vous pouvez complexifier ces possibles en y ajoutant une idée conductrice de votre cru pour gagner en densité de scénario. Une fois que vous avez pris toutes ces notes et que vous avez représenté aussi précisément que vous le pouviez l’atmosphère des lieux, il ne tient qu’à vous de créer une œuvre qui fera résonance avec votre cheminement créatif. Et comme vous avez pu le constater dans l’exemple, ce n’est pas le lieu qui est forcément le guide de l’histoire. C’est juste le prétexte qui vous permettra de définir un cadre que vous devrez allègrement déborder pour fournir un contenu original. Il est important de se donner l’occasion de se confronter à des environnements susceptibles de provoquer des déclics voire des illuminations. Comme ce fut le cas pour le réalisateur de district 9 : celui-ci cherchait à développer un scénario sur la lutte des classes, et c’est en observant un dessin de l’artiste Syd Mead qui représentait une station spatiale qu’il a commencé à développer tout l’univers de son dernier film, Elysium.
La vision de Syd Mead de la tore de Stanford
Une image tirée du film Elysium où le concept de la station spatiale en forme d’étoile est clairement identifiable.
L’art se trouve là où « VOUS » estimez qu’il se trouve
© copyright image : Antoine Titus
Ne vous laissez pas influencer par les diktats du bon goût et travaillez plutôt sur l’idée que le goût existe dans des éléments susceptibles de vous inspirer. Nous savons pertinemment que les goûts et les couleurs sont relatifs à chacun. Alors plutôt que de boire les discours de ceux qui font la pluie et le beau temps dans leurs secteurs artistiques, n’hésitez pas à aller à contre courant de leurs affirmations, car elles ne s’inscrivent jamais vraiment dans le temps. Au pire elles sont parfois écrites par d’autres pour compléter des dossiers de presse.
Votre ville, votre région ou votre pays sont un espace dans lequel vous évoluez jour après jour.
Apprenez à en connaître tout ce qui n’intéresse personne, voire tout ce que tout le monde a oublié.
En regardant votre environnement comme un livre de contes, les multiples histoires qui composent son passé peuvent vous aider à réfléchir à des services, des scénarios, des illustrations que personne d’autre avant vous n’aura peut-être traité.
Comme par exemple les livres thématiques sur Paris et ses curiosités ou encore sur l’Ile-de-France et ses lieux atypiques. Voilà des pistes qui pourraient vous aider à voir plus loin que les façades. Vous n’habitez pas en Ile-de-France? De Lille à Détroit, en passant par Londres ou Barcelone, toutes les villes ont des faces cachées qui ne demandent qu’à être révélées. Une ville comme Détroit fascine le monde autant qu’elle inspire les réalisateurs. Savez-vous combien de films y ont été tournés ? Qu’un ancien théâtre y a été converti en parking ? Que de nombreux photographes en font le thème central de leur livre ?
Vous habitez un petit village du Tarn, et il n’y a rien qui vous inspire. Très bien, alors avez-vous pris le temps de découvrir Albi et sa cité épiscopale ? Cette région dispose d’un patrimoine exceptionnel où le moindre petit village peut en fait cacher de véritables trésors (une pensée pour le petit village de Castelnau de Montmiral). A vous de vous éloigner des sentiers battus et d’y découvrir des lieux moins prisés du tourisme mais au caractère atypique.
Tout cela ne vous aide en rien à trouver l’inspiration car votre activité professionnelle est liée à l’économie numérique.
Comment trouver des idées de portails internet ou de sites en habitant au fin fond de la campagne française ?
Rien n’y fait, vous habitez une ville de moins de 500 habitants et le premier musée est à plusieurs heures de route. Rien ne vous inspire, même le bleu du ciel. Très bien, alors parlez-en ! Un chanteur du nom de Kamini a écrit une chanson racontant son quotidien dans une ville de 414 habitants. Aujourd’hui encore un bon nombre de personnes connaît Marly Gomont, sans jamais y avoir mis les pieds.
Cet exemple à lui seul pourrait vous démontrer que ce n’est pas vraiment les moyens dont on dispose ni les ressources financières que nous avons qui comptent lors d’un acte créatif. Mais plutôt l’énergie que l’on est capable de mettre dans la réalisation d’un projet, et l’angle de vue que l’on adopte sur son environnement quand on veut s’en inspirer. N’hésitez pas à cliquer sur les liens suivants, la liste des phénomènes internet ainsi que quelques images de lieux abandonnés. Ils pourront peut-être aussi stimuler votre imagination.
You are UNIQUE
Et si la source d’inspiration c’était vous, tout simplement. Nul besoin d’avoir un corps aux canons parfaits, seul compte le regard que vous portez sur vous-même. Vous pensez être à l’abri de ce genre de délire égocentrique ? Pourtant, nous n’avons jamais autant été dans l’ère du « moi je ». Entre le moi j’aime ou j’aime pas, moi à la plage, moi au restaurant, moi dans un magasin, moi dans la rue, moi au concert… et j’en passe, »Martine » doit être jalouse de s’apercevoir qu’il y a autant de concurrence maintenant. On ne compte plus les profils qui font l’honneur de Narcisse. Mais pourquoi ne pas tirer profit de cette vague et de sortir votre épingle du jeu ?
Pas la peine de demander à « Siri » qui est le plus beau. Posez-vous simplement la question de savoir comment vous pourriez vous mettre en scène et comment cela pourrait vous servir au-delà de la simple « self promotion ».
Vous ne pensez pas être unique ou avoir un potentiel charismatique ? Voici un lien présentant une centaine d’autoportraits et quelques conseils pour en réaliser un :
Si, après ces exemples, vous n’êtes toujours pas convaincu par l’intérêt de vous mettre en scène, dans ce cas faites-le avec la ou les personnes qui partagent votre quotidien. Du photographe Peter Hegre qui a photographié sa femme Luba sous tous les angles, au photographe Murad Osmann qui fait le buzz cette année avec des photos de sa petite amie de dos à travers le monde, il est possible d’ériger notre cher(e)-et-tendre, pour peu que le regard que l’on porte sur elle (ou lui) face preuve d’originalité.
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Nous reviendrons régulièrement au sein de ce site sur différents types de conseils, et notamment sur les moyens de les mettre en oeuvre. Il faudra, avant tout, les prendre comme une antisèche et les envisager comme des mesures à prendre en considération quand on sent que la feuille blanche le reste trop longtemps.
A vous, maintenant, d’agir pour que vos pages se noircissent d’idées plus créatives les unes que les autres